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jeudi 17 septembre 2015

petite histoire de bienveillance

Je publie peu en ce moment. Alors, oui  je court un peu partout avec l'anniversaire de Petit Chou et mes projets que j'essaie de faire aboutir. Mais la vérité c'est que je navigue en eaux troubles et que je souffre d'une sévère baisse de motivation et d'énergie.  Dans 14 jours ça fera 5 mois que ma mère est morte et notre vie est chamboulée. Dans la foulée, j'ai perdu mon emploi. De quoi remettre en question beaucoup de chose.

Alors j'essaie de prendre soin de moi. Pour ma famille, je me consacre à moi, à guérir, à retrouver mon souffle. Je travaille à être bienveillante envers moi.

Depuis quelques temps maintenant, je rencontre tous les jours une petite fille. Elle aussi a perdu sa maman, elle me raconte ses souvenirs et ses angoisses, elle pleure beaucoup et elle a peur aussi. De sa vie à venir, de la mort, de perdre ceux qu'elle aime, d'être obligée de les quitter.

Je ressens la même chose que cette petite fille alors je ne sais pas vraiment quoi faire a part l'écouter et lui donner de l'amour. Je ne peux pas lui dire que ca va aller parce que ce serait mentir, je ne peux pas lui dire qu'elle ne va pas partir parce qu'elle est en train de disparaitre.


Cette petite fille que je vois tous les jours et me confie son chagrin, c'est moi. Enfin, une partie de moi. Un petit bout qui commence à disparaitre. quand on perd sa mère, on perd plus qu'un parent. On perd ses repères, un peu de son identité aussi. On passe d'un seul coup de la place de l'enfant à celle de l'adulte qui doit gérer, soutenir, continuer à être maman aussi sans plus avoir sa figure d'attachement, ses repères, sa maman.

J'ai mal, je découvre la vraie douleur du manque, et j'ai aussi de la peine pour cet enfant, parce qu'elle souffre et parce qu'elle disparait. Je la perds elle aussi.

Je suis en pleine métamorphose et pourtant je dois continuer à avancer dans ma vie et pour ça j'ai besoin de nouvelles armes. Surtout avec un enfant de deux ans  qui demande que l'on ait de la patience, du lâcher prise et de la bienveillance.Alors je m'écoute.

Deuil ou pas, on traverse tous des moments particulièrement difficiles ou l'on se sent très vulnérable et penser à soi, se faire du bien, être bienveillant est important, alors je partage avec vous ces quelques pistes qui m'aident aujourd'hui.

- Accueillir mes émotions: comme celles de mon fils. je suis adulte mais mes émotions n'en sont pas légitimes et leur expression également. Alors je m'autorise à pleurer ma mère, à avoir le moral dans les chaussettes, à être furieuse. J'observe ce qui se passe en moi, ce dont j'ai besoin pour aller mieux et j'explique à mon fils pourquoi je pleure, pourquoi j'ai mal sans trop en dire juste le nécessaire. "je pleure parce que je suis triste, parce que ma maman est morte".


-Accepter l'expression de ma colère. je fais partie de celle qui crie. j'ai besoin de crier. Alors ça aussi je l'accepte et je l'utilise. Seule dans ma voiture, je hurle à en avoir mal a la gorge pour me décharger de toutes les tensions. Avec mon fils, quand je sens la colère monter, je le regarde avec un air méchant, je me mets en position animale et je fonce sur lui en hurlant comme un monstre féroce. Fou rire garanti dès le regard noir, et entendre ses éclats de rire font aussitôt retomber la colère chez moi.

attention je mords!


-Demander et accepter de l'aide. C'est toujours gênant ça, en tout cas pour moi. je n'ai jamais demandé d'aide, elle arrivait toute seule.
 C'est Hëlëne qui m'a aidé à en prendre conscience en me disant que je devais dire ce dont j'avais besoin, parce qu'on ne sait pas comment aider, même quand on se connait depuis des années. Demander a faire garder Petit Chou le temps d'une sieste, demander de la compagnie, demander un coup de main pour le quotidien. Et parfois on vous le propose sans que rien n'ait été dit. Il faut apprendre à accepter. Aujourd'hui mon père m'a proposé à deux reprises de venir pour que je puisse faire une sieste. la deuxième fois j'ai prononcé un timide "vient si tu as envie", et j'ai dormi deux heures. Merci Papa....!!

-Laisser tomber tout ce qui mène au conflit avec son enfant, et qui n'est pas important. Toutes ces petites règles du quotidien qui font plaisir quand on les détourne (d'ailleurs c'est a sert que sert d'avoir un cadre, pouvoir en sortir!).
Déjeuner ensemble dans des bols sur l'escalier du jardin dans une couverture et en botte parce qu'il a plut, qu'il fait frais et que Petit Chou rêve de plage et de soleil. C'était finalement un moment bien agréable pendant lequel on imaginait être sous un parasol a écouter les mouettes et manger des glaces dans le sable chaud dans la mer du nord.
Prendre un bain en plein milieu de l'après midi.
Le laisser jouer avec mes aiguilles de couture et en profiter pour lui apprendre à les piquer.

-Prendre du temps pour soi. Ca rejoint un peu l'idée d'accepter de l'aide par moment, mais on peut aussi déléguer au papa quand il est là. Dans certains moment de la vie, le papa doit être particulièrement soutenant, on doit pouvoir compter sur lui, pas seulement pour les choses courantes, aussi pour pouvoir bouquiner un peu toute seule par exemple, faire les tâches qui d'ordinaire nous incombent, gérer le quotidien pour n'avoir rien à penser.
Prendre du temps pour soi peut signifier plein de choses: prendre une douche, aller chez le médecin, chez le coiffeur, mais ça peut aussi dire ne rien faire ou au contraire faire une mise au point, avec ou sans l'aide d'un spécialiste. (on en reparlera dans un autre article à 4 mains sur l'haptonomie). Remettre de l'ordre dans sa tête pour ensuite savoir dans quelle direction reprendre.




-Casser la routine, relever des défis, sortir de son cocon. Oser se révéler. Pour se faire des émotions, pour regagner confiance en soi, et sortir de ses peurs. Improviser, se laisser prendre par surprise ca permet aussi de se recharger et de se redynamiser.  J'ai fait un truc tout bête la dernière fois, à Nancy dans le petit parc de la Douera, il a un toboggan tunnel. je suis claustrophobe je précise. Petit Chou voulait en faire mais c'était vraiment pour les grands. Sans même trop prendre le temps d'y réfléchir j'étais assise avec lui et c'est au moment de me lâcher que je me suis demandée ce que j'étais en train de faire...au final ca nous a bien fait rire et je me suis fait une belle montée d'adrénaline ( pourtant il n'est pas si long ce tunnel :-/)  et je me suis éclatée le coude par terre. De quoi me rappeler que non, vraiment, ce n'est pas rien quand nos petits tombent ou se font mal.
J'aimerai me lancer le défi de faire de temps en temps quelque chose que je n'ai jamais osé faire.


week end imprévu


Il y a certainement d'autres pistes à explorer mais voilà celles qui me semblent les plus importantes. Je lis beaucoup de messages de mamans un peu désemparées, alors peut être que ces mots pourront au moins en aider une!




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