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mercredi 25 janvier 2017

Youpi, j'ai fait un burnout (Eeeet non, ça n'arrive pas qu'aux autres).



Décidément, j'ai bien fait de garder l'anonymat sur ce blog pour être libre de partager sur des sujets sensibles et normalement, plutôt intimes.

Donc dans la série, "J'ai testé pour vous" : après la dépression post partum, je m'attaque au burn out parental.

La vie desfois c'est bizarre, tu es censée passer un week-end en famille et puis le matin dudit week-end, tu te retrouves à la porte de chez toi avec tes marmots sans trop savoir ce que tu vas faire dans la minute et quand tu trouves un refuge pour le week-end, tu te rends compte que t'as pas envie de rentrer. Du tout. Jamais.
Mais tu rentres et le lendemain tu vas au boulot. Tu vas voir ta cheffe pour lui demander si tu peux prendre un petit jour de repos en fin de semaine et puis tu pleures, et tu reviens à ton poste et tu pleures, et à un moment tu te rends compte que ça fait 20 minutes que tu fixes l'écran sans rien faire d'autres que pleurer alors tu te lèves et tu t'en vas encore. Deux jours, au vert, chez papa et maman. Comme ça, pouf.
Et puis tu reviens et quand tu reviens tu te rends compte que t'as qu'une envie c'est partir, alors tu vas te promener et puis tu reviens.
Mais tu te rends compte que tu peux plus quand même alors tu vas dans ta chambre et au bout d'un moment tu te rends compte que ça fait plus ou moins une heure que tu es prostrée sur ton lit à regarder le mur en face, jusqu'à en connaître le moindre morceau de relief, et que tout ce qui sort du fait d'être en train de fixer ce mur t'est juste impossible. Et puis ta fille entre dans la chambre, te prends dans ses bras et là....
Là tu la regardes en lui disant "Ma chérie.... je voudrais que tu sortes". "Mais maman....", "NON ! J'ai.besoin.que tu sortes".

Alors au début, comme tu es de nature positive quand même, tu t'es dit, après quelques jours de repos : "Youpi, je fais un burnout". C'est vrai, c'est une bonne nouvelle, parce que ça va te permettre de reprendre ta vie en main, d'oser demander de l'aide, d'aller enfin voir la psy, de te reposer, de passer des jours sans tes enfants (les premiers en 4 ans! Vous avez dit paradis ?) à vider ta to-do list et puis ton homme va ouvrir les yeux.

Et au bout d'une semaine de chutes et rechutes, de dialogues de sourds avec ton conjoint, de nuits hachées, de ton incapacité à faire une sieste, de ta fu****g to-do list qui ne diminue pas mais qui s'allonge ("mais pourquoi j'ai voulu ouvrir ma boite mail pour écrire à cette copine, bon sang!"), des crises d'angoisse qui viennent s'ajouter au reste (et devant les enfants en plus ! C'est tellement bon pour eux de voir leur mère avec les yeux hagards, plantée au milieu de la pièce sans pouvoir dire un mot et respirer comme un goret qui s'étouffe), tu commences à te rendre compte que ta semaine d'arrêt c'est pas une semaine pepère et que le burnout, c'est pas une bonne nouvelle du tout.

Déjà parce que ça ne règle pas tous tes problèmes d'un coup. Des problèmes dont d'ailleurs, pour un bon paquet, tu as conscience depuis longtemps, mais ça ne t'en apporte pas plus la solution.
Ensuite parce qu'avant de vouloir régler les soucis, il faudrait déjà que ta tête arrête de tourner et que tu reprennes pied, ce qui semble un long chemin semé d'embûche parce que...
.. Et bien ton quotidien, lui, il continue de tourner et que t'as pas forcément la force d'en sortir pour oser faire tout ce que t'as pas demandé avant (de l'aide, du temps pour toi, un séjour dans un monastère au fin fond de la cambrousse) : c'est juste qu'avant tu culpabilisais à l'idée de le faire et maintenant tu culpabilise à l'idée de ne pas oser le faire.
Parce que ça ne répond pas à toutes ces questions, ces doutes que tu accumules depuis que, pour sortir grandie à l'intérieur, tu remets en question presque tout ce qui a fait ou fait ta vie, ton environnement, ta société ou ta culture d'appartenance, sans pour autant toujours savoir comment faire autrement, ni finalement pouvoir trouver ta juste place dans ce monde.
Parce que malgré tout ça, ton conjoint n'a pas plus compris dans quel état tu te trouvais...
Et parce que d'en arriver à ne plus vouloir allaiter, ni dormir avec tes enfants, ni même être avec eux, et ne rien ressentir quand ta fille te prends dans ses bras c'est juste horrible.

Non vraiment, le burnout, c'est assez nul. Je vous le déconseille instamment.
0/10

Comme par hasaaaaaard, ma chère Charlie me dégote une émission made in France Inter, sur le sujet, que vous pouvez écouter ici :
Qui, de façon lapidaire et entrecoupée vient quand même dire des trucs assez intéressants. 


Pourquoi je viens ici vous dire ça ?
Parce que, d'une part, ça n'arrive pas qu'aux autres ni à ceux qui sont dans des situations dramatiques.
Voyez donc :
- j'ai un job à temps partiel (fonctionnaire à 60%, c'est vous dit si j'entre dans la catégorie des gens qui ne s'épuisent pas à la tâche, hein?)
- un mari -de temps en temps- à la maison (physiquement du moins)
- une super nounou
- "seulement" deux enfants
- et contrairement à ce qui est indiqué dans l'émission, même si je suis partisane de la bienveillance éducative, ça fait bien longtemps que je prône l'idée que ce n'est pas une fin en soi mais un chemin que l'on doit suivre à son rythme
- et ça fait un paquet de mois que j'ai conscience qu'il me faudrait retrouver du temps pour moi et accorder plus de place (une place tout court?) à ma vie de femme entre ma vie d'épouse, de mère et de travailleuse.
- et ça fait quelques temps maintenant que je prétends avoir lâcher prise pour vivre ma vie et inviter mes enfants dans cette vie, sans plus vouloir vivre pour eux.  
- il y a bien longtemps que je sais que je ne suis pas superwoman (moi mon problème c'est plus de penser que je suis superlooseuse... Voyez? Oui, certaines d'entre vous voient très bien...)

Et pourtant j'en suis là.

Parce que quand tu vas mal, tu assistes à un phénomène déroutant : les gens t'appellent d'abord pour prendre de tes nouvelles parce que "ils ont appris que...". C'est touchant, c'est sincère à n'en pas douter et puis au moment où tu entends "tu sais je te comprends, moi aussi....", ça bascule et soudain, c'est toi qui te retrouve à écouter les autres te parler de leurs déboires de vie.
En fait, comme tu as officiellement craqué, à toi on peut dire les choses. Le tabou tombe.
Je me suis alors rendue compte que j'étais cernée par des gens qui pataugent dans le malêtre. Des burnout en puissance. Ou des futurs cancers. Tiens je viens de trouver un avantage au burnout, ça va m'obliger à vider les tuyaux avant d’écoper d'un cancer venu "d'on ne sait où" quand j'aurais 60 ans. (Et puis aussi, maintenant je sais pourquoi ça fait des mois que tous les jours j'use d'une violence psychologique et/ou physique -que pourtant je rejette- sur ma fille, sans savoir d'où ça vient et sans pouvoir m'en empêcher, comme si j'étais schizo).
Allez 2/10.
 

Bref, un test peu concluant qui m'invite à vous dire :
"Sérieusement : par pitié, n'attendez pas d'en arriver là."

Pour reprendre une formule bien connue "parents épanouis, enfants épanouis".
On le répète mais on oublie souvent de l'appliquer : le premier pas vers la bienveillance éducative, c'est d'être bienveillant avec soi-même. 





15 commentaires:

  1. Aïe ! Je me disais que le mail promis tardait mais je mettais cela sur le compte du business as usual.
    Un très bel article néanmoins, une émission que j'irai écouter lors de ma prochaine séance repassage, et 1000 pensées pour toi. Si tu vois une manière dont je pourrais te venir en aide, fais moi signe.
    Quant au fait que ta vie à 60% serait soi disant pépère, ahem. Parmi les choses que je réalise durant mes premières semaines de FAF, c'est à quel point un 50% est épuisant: ni-ni, on se retrouve avec les ambitions de la pro ET de la maman au foyer. En tous cas, c'est ce que j'ai vécu pendant juste 6 mois et ce qui t'arrive me conforte dans la conviction que la non-prolongation de mon CDD était une grâce.

    J'y pense : si parmi les choses qui peuvent te faire du bien c'est du temps entre adultes sans momes, tu sais que je peux faire garder les miens...

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    1. Ben justement dans l'émission de FI ils évoquent à moment donné le fait que les mamans à temps partiel sont particulièrement exposées au burn out. Pour les raisons que tu évoques et puis aussi parce que le conjoint attend beaucoup de toi à la maison (et ça j'en suis témoin). Et que contrairement aux mamans solo, une maman en couple à moins tendance à demander de l'aide. Et ça aussi je le vois bien avec Charlie qui dois gérer son quotidien avec son fils mais qui s'est tissée un réseau de solidarité depuis son célibat alors que moi, même dans ma situation actuelle, j'ai du mal à demander de l'aide.

      En fait, je réalise que mon profil batard n'est pas du tout un atout. Je travaille un peu mais avec les mêmes contingences que les autres qui sont à 100% (et si encore mon job me plaisait, je pourrais dire que c'est un temps d'épanouissement, mais même pas...), je suis un peu mère au foyer, assez pour comme tu dis, me fixer des objectifs parentaux de maman très disponible et j'ai un conjoint mais qui est à la maison à la petite semaine.

      D'ailleurs je lui ai fait écouter l'émission, il m'a dit l'avoir trouvé très intéressante et que ça l'avait aidé à réaliser l'état dans lequel je me trouve.

      En tous cas merci de ta proposition mais dans l'état où je suis, Strasbourg ou Bayrouth, c'est à peu près pareil pour moi. Mais plus tard oui, pourquoi pas ?

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    2. Juste rapidement : j'ai une voiture moi aussi. Je sais même la faire rouler jusqu'à toi...

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    3. Ecoutes je suis dans les Vosges ce week-end, ça te ferait moins loin.

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  2. Chère Hélène, je t'envoie tout mon soutient et mon courage. Etre mère de très jeunes enfants est vraiment un état épuisant. Prends soin de toi.

    Tes enfant vont grandir et devenir de plus en plus autonomes, c'est une certitude !!

    Prends soin de ton jardin que tu aimes tant, et sors avec des amies !! En ce moment, j'adore être avec mes voisines de plus de 50-60 ans. Elles sont disponibles, ont traversé ce que nous vivons, elles sont pleines de vie, de belles histoires, de compassion, sans jugement pour la plupart, et même parfois disponibles pour quelques heures de baby-sitting !!

    Si ce n'est pas trop intrusif, pourrais-tu me donner ton adresse postale stp (cchif@yahoo.fr) ? J'aimerais t'envoyer un livre si tu le souhaites, quoi de mieux que la lecture pour changer d'air ?!

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    1. Merci Céline,

      Oui, mes enfants deviennent de plus en plus autonomes et je m'en réjouis ! J'ai cette chance d'apprécier (pour l'instant) de voir mes enfants grandir et apprendre (doucement quand même) à voler de leurs propres ailes. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je crois qu'avec mes deux zouzous ce sera suffisant. Je pense que ma famille ne survivra pas à un troisième maternage ^_^.
      Mais tu vois, c'est là que je me rends compte à quel point les réseaux sociaux et la blogosphere, ça peut virer au toxique. Parce que quand dans l'émission ils parlent de ces familles qu'on voit sur Internet qui élèvent leurs huit enfants à la campagne en faisant le tour du monde dans le bonheur le plus complet, je connais bien l'effet. J'ai réussi ces derniers mois à culpabiliser de pas vouloir faire plein d'enfants. Genre "mais pourquoi j'en veux pas plus au fait ? Je suis pas capable de les assumer, c'est ça. J'ai un maternage trop déséquilibré. Elle a l'air tellement heureuse cette maman de famille nombreuse avec tous ses enfants qu'elle élève en non sco. Pourquoi moi je suis pas capable de faire ça ?".
      Du délire.
      Une chose est sûre, ce qui m'arrive va me garder éloignée de la surdose internet pendant un moment (pour toujours ?).

      Tu peux m'écrire à mamandala@outlook.fr, mais tu peux m'envoyer la référence de ton livre plutôt. J'ai tendance à mettre un temps astronomique à rendre les bouquins empruntés aux personnes que je ne côtoie pas régulièrement.

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    2. Je t'ai envoyé le message ! Bonne journée

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  3. Merci !
    Comme rire ça fait du bien :
    http://www.girlsandgeeks.com/2015/09/28/vacances-en-immersion-part-1/
    http://www.girlsandgeeks.com/2015/09/29/vacances-en-immersion-part-2/
    Et surtout pour sa conclusion :
    Le papa : « je n’ai jamais vu des enfants aussi sales. Mais qu’est-ce que vous avez fait ?! »
    Je l’ai regardé les yeux exorbités, j’ai attrapé son bras pour le secouer en hurlant « MAIS ILS SONT EN VIE, EN VIE!! »

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    1. Je me suis reconnue dans le "tu as perdu toute estime de soi quand ton sac à main est devenu un sachet Monoprix". Charlie n'arrête pas de me dire qu'il me faut un vrai sac à main. ^_^

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  4. Je t'envoie pleins d'ondes positives en pensée ! J'espère que tu arriveras à faire le point sur ta vie et à y voir plus clair dans tes envies et tes projets...

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  5. "Il faut tout un village pour élever un enfant"... Tu sembles ne pas avoir tellement de relai... Et tu sais, il m'arrivait de penser à toi quand je me plains un peu parce que je trouve que mon conjoint ne prend pas assez le relai, et je me disais que cela devait être encore plus dur pour toi qui a un mari très pris par son boulot (à ce que j'ai compris au fil de tes billets...), et je me disais aussi que pourtant tu avais l'air de ne pas être épuisée pour autant et pleine de vie et de projets. (d'ailleurs j'ai failli te demander comment dans tout cela tu arrivais à t'occuper de ton jardin...) Je vois que c'étais loin d'être aussi rose pour toi et j'en suis désolée.
    Je te souhaite bon courage, de pouvoir te REPOSER (facile à dire je sais) et je te souhaite aussi de recevoir un peu de tout ce que tu donnes aux autres...
    En tout cas cet article est encore très touchant dans son écriture et sa sincérité.

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  6. Avant-hier, j'ai entendu des bouts d'émission sur le burn out parental sur France inter dans la voiture du boulot pendant un déplacement. ça m'avait l'air très intéressant. Et j'ai écouté aussi l'émission que tu conseilles. Merci beaucoup pour ton témoignage. Comme tu déconseilles si bien le burn out parental, je vais faire attention (parce que comme tu le dis ça n'arrive pas qu'aux autres).
    J'aime beaucoup, beaucoup tes articles mais ils provoquent souvent chez moi, interrogations, remise en question et introspection. Puis ils continuent de résonner longtemps. Aussi je commente assez peu mais ils me sont vraiment d'un grand soutien.
    Et franchement, un travail, deux enfants, un mari peu présent, et un chemin semé d'embûches vers la bienveillance, je trouve ça dur et il y a de quoi craqué.

    Prends soin de toi.

    Capucine

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  7. Hélène ? Hélène, t'es là ?
    Je ne serais pas très originale Et, comme tes amis.es, j'ai fait un burn-out parental (ou sûrement que j'y suis toujours dans ce merdier). Qu'un seul enfant, mais un compagnon très absent par son travail et un travail à 80% qui ne m'épanoui aucunement. D'ailleurs, dans un commentaire plus haut, tu évoques le problème du temps partiel. Je ne travaille pas le mercredi. Je n'ai pas à me plaindre, donc. Je l'entends souvent, ce qui fait que je n'ai jamais osé demander de l'aide. À personne. Même pas à mes parents. Ça Ca plus un bébé qui pleure beaucoup et ne dort pas à cause d'un reflux (aujourd'hui il a 27 mois, c'est mieux), et bien tu sombres. Je n'ai pas trouvé de solution miracle. Arrêter de travailler ? Pourquoi pas. Mais financièrement ? La catastrophe. Prendre du temps pour moi ? Ha ha. Comment fait-on ?
    Donc, Hélène ? Un câlin ?
    Je te souhaite de tout coeur de sortir de cette période si sombre.
    Gwladys

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    1. Oui je suis là Gwladys et je t'envoie un énorme câlin.
      Le bébé qui pleure tout le temps j'ai connu aussi (mais ça c'est plutôt l'article sur le mummy blues), je compatis. REF et léger reflux pour Minimog et bébé RGO chez Petit Chou, j'ai vu l'enfer que Charlie vivait.

      Et oui, quand on est à temps partiel, on ose pas. On se donne ce statut de privilégiée qui n'a pas le droit de demander de l'aide, et je ne parle même pas des journées où tu passes la matinée à ranger, t'occuper des enfants, gérer les cata, que tu prends à peine le temps de poser tes fesses sur ta chaise pour manger et que tu finis par dire "on sort!" et dehors tu passes un super moment avec tes enfants, tu te sens mieux et quand tu rentres ton homme revient du travail et te sors "c'est toujours le bazar ici, c'est pas normal, t'as le temps de le faire, mais toi aussi t'es toujours en vadrouille, t'as la belle vie" et crac, tout le bénéfice de ta sortie est dézingué.... :-(

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