(article écrit le 11/12/2014 - aujourd'hui encore je n'en changerais pas une ligne, et je crois que je ne le ferais jamais)
Merci aux mamans, à toutes les mamans dont j'ai croisé la route ici ou ailleurs, et qui m'ont inspiré ces mots.
Il est un concept, une idée, une philosophie qui traverse ce blog, voire qui en est le fondement et dont j'aimerais causer un peu avec vous.
Merci aux mamans, à toutes les mamans dont j'ai croisé la route ici ou ailleurs, et qui m'ont inspiré ces mots.
J´aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer [...]
J´aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer [...]
J´aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté [...]
J´aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas "comme il faut" [...]
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas "comme il faut" [...]
Ceux qui veulent bien n´être
Qu´une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants [...]
Qu´une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants [...]
Les gens qui doutent, Anne Sylvestre
Il est un concept, une idée, une philosophie qui traverse ce blog, voire qui en est le fondement et dont j'aimerais causer un peu avec vous.
La parentalité
positive est une parentalité consciente.
Et qui dit « conscience » dit qu'on se rajoute
beaucoup d'épreuves.
Les
parents bienveillants laissent très peu de choses au
hasard : ils font de grosses introspections parce que pour être
au top de notre parentalité il faut avoir conscience de ce que
l'on a vécu en tant qu'enfant, avoir conscience de ses propres
casseroles en tant que parents, des casseroles que nos parents ont eu
à notre égard, ils s'informent beaucoup pour avoir
conscience de la façon dont tourne le monde, comment on va
intégrer notre enfant là dedans, comment peut-on
l'éduquer au mieux, conscience sur l'apprentissage, la
progression de l'enfant, comment on peut au mieux instruire nos
enfants, les accompagner, les comprendre, les respecter, etc.
Tout cela n'est pas
toujours facile.
Parce qu'on essaye d'être
dans l'énergie positive et ce n'est pas nécessairement
naturel, justement parce que ce n'est pas nécessairement comme
ça qu'on a été éduqué.
Parce que parfois ça
nous oblige à ressortir des démons difficiles à
combattre, à rouvrir des blessures.
Parce que cela nous
oblige à avoir conscience de toutes les failles qui peuvent
jalonner le parcours de nos enfants et essayer d'y remédier.
Et ces failles sont nombreuses.
Parce que parfois on est
pas très bien soutenu(e) pour tout cela.
De plus, être
conscient c'est tendre vers un idéal. C'est à peu près
le cas de tous les parents mais l'idéal de la parentalité
bienveillante est quand même très exigeant. Vis à
vis des parents et vis à vis des enfants.
L'idée ne pas
atteindre cet idéal peut faire très peur parce quand on
vous dit que tout se joue avant 6 ans et que vous découvrez
toute cette parentalité avec un enfant qui a 5 ans et demi
(voire plus) il est facile de se dire « Mais enfin, est-ce
que j'ai tout raté ? ». Quand on s'informe sur
les conséquences néfastes pour l'enfant des travers de
l'éducation classique, comment ne pas culpabiliser si on a
vécu un accouchement qui nous a déconnecté de
notre enfant, si on a raté son allaitement, son portage, quand
on crie sans pouvoir s'en empêcher, quand Montessori « ça
marche pas », quand on met son enfant à l'école
classique faute de mieux, quand on travaille avec un bébé,
quand on les met devant la télé pour avoir une
pause parce qu'on y arrive plus ?
Un peu comme lorsqu'on
prend conscience des travers de l'industrie et du commerce
agroalimentaires de masse et qu'on ose plus se rendre au supermarché
sans avoir l'impression que l'on commet un crime contre l'humanité
à chaque fois que l'on met quelque chose dans son caddie.
C'est ce qui fait que les
parents bienveillants en viennent à se poser beaucoup,
beaucoup beaucoup de questions, parfois peut-être trop. Mon
propos ici est de dire qu'à un moment donné, je crois
qu'il faut aussi relativiser et envisager sa parentalité comme
un chemin.
On a pas tous les mêmes
cartes en main : on a pas tous la même histoire, on a pas
tous les mêmes enfants, on a pas tous les mêmes
conditions de vie, on fait tous ce que l'on peut avec ce que l'on a,
et aussi et surtout, avec ce que l'on est.
Parfois on a pas le
temps, parfois on a pas le courage, certaines de nos montagnes sont
difficiles à grimper : pour certains faire un retour sur
leur enfance pour pouvoir s'en libérer et offrir une vraie
parentalité bienveillante à leurs enfants c'est plus
compliqué ou douloureux que pour d'autres.
Et toutes ces belles
choses là, ça s'apprend. Parce que nous vivons dans un
contexte qui ne nous a souvent pas donné ça. Ces
renseignements le plus souvent il faut qu'on aille les chercher, on
ne nous les donnera pas.
Ou tout simplement :
on ne naît pas tous parents, pour certains on le devient.
Être mère
(père) en Occident à notre époque ce n'est plus
une évidence, c'est un choix. Choisir c'est exclure, choisir
c'est douter, choisir c'est peut-être se tromper, choisir c'est
assumer ses choix ; choisir n'est ni simple, ni facile.
Avant même
d'essayer de devenir de bons parents, on est nombreux à
d'abord essayer de devenir parents tout court. En découvrant
notre enfant, on découvre une part de nous-mêmes que
nous ne connaissions pas - sans que ça annihile la vie que
l'on menait avant.
Il y a des gens pour qui
le fait de ne pas avoir d'enfant est un vrai manque et ils comblent
un vide, une absence. Mais pour d'autres personnes – et j'en fais
partie – il n'y avait pas de manque. Personnellement ma vie me
convenait déjà très bien avant d’avoir ma
fille. Bien sûr je l'ai désirée, très
fort. Mais pour moi, ma fille c'était quelque chose en plus.
Quelque chose en plus dans une vie déjà super remplie.
Et il a fallu que je la case dans tout cela, à partir de pas
grand chose : d'informations que je n'avais pas, de démons
que je pensais avoir abattus et qui sont revenus sans crier gare.
Parce que rien ne m'avait préparé à ce qui s'est
passé quand elle est arrivée. L'avoir dans mon ventre
ce fut facile, mais une fois qu'elle en est sortie c'est devenu très
compliqué.
On doit aussi se
découvrir en tant que parent, apprendre à se connaître
et apprendre à apprécier les moments que l'on passe
avec nos enfants.
Accepter de ralentir,
pour tout. Nous qui avons pris l'habitude d'aller au bout des choses,
d'aller d'un point A à un point B en ligne droite, avec des
horaires stricts, il faut que l'on apprenne à prendre notre
temps, avancer, reculer, revenir, zigzaguer.
Accepter de changer, de
se remettre en question, de remettre en question certaines de nos
habitudes et certitudes les plus ancrées.
Accepter de mettre des
choses de côté dans notre vie qui nous paraissaient
importantes, qui nous tenaient à cœur.
Accepter de revoir ses
priorités.
Accepter
de sacrifier des choses. Nous qui avons tant de choix pour remplir
nos vies et qui voulons tout faire avec des journées de
seulement 24 heures, quitte à surbooker nos agendas, on se
dépêche, on accumule, et là ben il faut apprendre
à se poser, apprendre à « perdre »
du temps pour tout, sans attendre de résultat immédiat
parce que parfois le résultat on ne le voit pas ou l'objectif
nous échappe.
Accepter parfois de faire
des trucs qui ne nous plaisent pas.
Accepter la routine, la
répétition, de relire 350 fois la même histoire,
d'écouter 489 fois la même chanson.
Accepter de voir nos
enfants grandir différemment de nos attentes.
Accepter de voir que nous
ne correspondons pas à nos propres attentes, et voir notre vie
de parent devenir différente de ce que l'on voulait.
Tout ça ce sont
des choses par lesquelles on est nombreux à passer et je crois
qu'il faut absolument se déculpabiliser de tout ça.
Il faut se laisser le
droit :
De ne pas avoir envie de
boire le 256ème café imaginaire parce que, même
si on sait qu'il/elle entre dans une foôormidable phase
d’imitation et que la répétition participe de sa
construction intérieure, et que votre enfant il est super
heureux de vous offrir tous ces cafés, se laisser de droit, au
fond de soi-même de juste trouver ça relou à la
longue.
Se laisser de droit
parfois de choper votre enfant par le bras de d'exprimer ouvertement
votre énervement parce que là vous avez épuisé
tout ce qui vous venait à l'esprit de Filliozat, de Gordon, de
Faber Mazlich et que votre enfant continue de courir partout en
criant dans un endroit où c'est interdit.
Se laisser le droit après
coup de se dire : « Ah, mince ! J'aurais pu
faire comme ça. Et si j'avais fait comme ça, ça
se serait mieux passé ».
Alors oui, nous tâchons
d'être conscients des besoins de nos enfants, et en général
nous essayons de ne pas nous laisser déborder par nos
sentiments négatifs et d'être plus tolérants.
Mais je crois aussi que nous pouvons nous laisser le droit de
ressentir ce genre de choses parfois. Parce que ce serait quand même
un comble qu'à tenter de respecter les sentiments et les
failles de nos enfants, on ne respecte plus les nôtres.
Faire la différence
entre notre idéal et ce que nous sommes vraiment. De ne pas
vouloir que notre enfant soit ce qu'il n'est pas et de ne pas vouloir
être les parents que nous ne sommes pas.
J’adore Maria
Montessori, mais je n'ai pas l'âme montessorienne.
Je suis fan de toutes les
superbes activités que les mamans partagent sur les blogs,
n'empêche que moi quand j'ai deux minutes avec ma fille et bien
je me casse de chez moi, parce que je sens au fond qu'aucun atelier
que je pourrais lui proposer ne vaudrait la vie qu'elle mène
quand je l'emmène voir des gens, juste vivre, découvrir,
voir le monde, se laisser porter, partir et voir ce qu'il en sort.
Parce que mon héritage pour elle, c'est ça : la
rencontre, la baroude, le mouvement.
Je suis parfaitement
consciente de l'importance que ça a pour un enfant d'être
au contact de sa mère surtout quand il est en bas âge,
mais ça n'empêche que pour moi ça reste super
cool que ma fille côtoie d'autres personnes, et je suis
contente de cela.
Alors je ne réponds
pas à l'idéal qui m'inspire au quotidien mais parce que
je ne suis pas entièrement comme ça et aujourd’hui,
je ne vois pas pourquoi je devrais faire semblant d'être
autrement.
Moi aussi je me suis mise
en quête de mes failles, mais à moment donné, je
me suis demandé : « Mais attends, est-ce que
ça c'est une faille, une vraie faille que je dois
combler, ou est-ce que ça c'est juste moi ? Moi en
tant qu'être humain, dans toute son imperfection peut-être
mais aussi dans sa diversité. »
Acceptons d'avoir des
lézardes, acceptons de ne pas être parfaits. Acceptons
vraiment de ne pas être parfaits. Acceptons l'idée
que la parentalité parfaite n'existe pas et que même si
on se construit notre idéal de parent – comme n'importe quel
autre parent – la parentalité idéale n'est pas
un modèle unique.
Il n'y a pas qu'une seule
bonne façon d'être maman. Moi aussi j'ai des choses à
apporter à ma fille, d'une façon qui n'appartient qu'à
moi et pas à Filliozat, ou Gordon, ou Montessori. C'est
d'ailleurs ce qui me plaît dans le fait qu'elle ne soit pas en
permanence seulement avec moi : c'est que sa vie se nourrit de
tout ce que les personnes qui la côtoient lui apportent :
des choses différentes - et je trouve ça positif. Parce
que je ne peux pas, même avec la meilleure volonté du
monde satisfaire tout ce qu'il est possible d'offrir dans la vie à
un enfant.
C'est ma fille qui va
tracer sa voie, c'est ma fille qui va choisir où elle veut
aller. Dans un sens, peu importe l'éducation que je lui donne.
Évidemment ce que
l'on apporte à nos enfants c'est important parce qu'on leur
donne un bagage et je ne le néglige pas – sinon pourquoi ce
blog ?
Mais le plus important
pour moi n'est pas forcément que l'on ouvre des portes à
nos enfants, c'est juste de ne pas leur mettre de barrières
qui n'ont pas lieu d'être (évidemment je ne parle pas
des barrières, des limites saines qu'il faut poser pour cadrer
un enfant et lui apprendre que le vie c'est pas tout et n'importe
quoi,) les barrières qui pourrait l'empêcher de voler de
ses propres ailes.
Qu'ils se sentent libres,
soutenus et aimés.
Et ça, ça
peut se faire de plein de façon différente.
Franchement, une maman
qui met son enfant devant la télé, qui ne lui a jamais
appris à compter ni à lire et qui s'éclate à
acheter un tas de produits dont l'enfant n'a pas besoin, inondant sa
chambre de Cars, de Dora et de Monster High, cette maman à sa
façon, elle se donne à fond. C'est sa façon à
elle de donner le meilleur à son enfant et je ne vois pas en
quoi cette maman est plus méprisable qu'une autre.
Pour moi bien sûr,
ça c'est moins intéressant, c'est moins... sain. Ce
n'est pas ce que j'ai envie d'apporter à ma fille. Mais,
est-ce que cette maman là vaut moins que moi en tant que
mère ? Non.
Parce que ce qui compte
c'est que ce qu'elle fait, elle le fait avec le cœur et que son but,
c'est de faire plaisir à ses enfants.
Cette conscience, cette
volonté de ne pas se satisfaire du tout venant, elle est super
importante. Certains vous diront qu'il suffit de s'écouter et
qu'être parent ça ne s'apprend pas mais non.
On ne vient jamais vierge
à nos enfants, on est forcément influencés par
quelque chose, des éléments qu'on engrange
inconsciemment et qui ont infiltré notre culture de la
parentalité : pas seulement notre histoire en tant
qu'enfant mais la publicité, les lobbying marketing, l'image
que la société a du parent, les moyens que la société
donne aux parents, le discours médical et son lobbying sur la
parentalité. Donc c'est primordial d'être conscient de
cela pour se défaire de toutes ces choses qui polluent notre
parentalité. Ces choses que l'on croyait normales et qui se
révèlent néfastes vu sous un angle plus éclairé.
Qui plus est, ce faisant
on améliore pas seulement nos relations au sein de notre
famille mais l’Humanité toute entière. Il y a quand
même un enjeu sous-jacent important parce que nos enfants
seront nourris de ce que nous leur aurons apporté et plus on ira
vers quelque chose de respectueux et d'harmonieux et plus la société
en entier changera. Parce que nos enfants sont le monde.
Mais je crois aussi que
l'on se pose énormément de questions, bien plus que la
moyenne des parents. Et que lorsque ces questions deviennent
souffrance, on a le droit de se pauser.
Et je crois qu'à
un moment il faut savoir relativiser tout ça et pour bien
vivre cette parentalité, il me semble primordial de la vivre
comme un cheminement et non comme un état. L'important
n'est pas d'être parfait parce que de toutes façons la
perfection on ne l'atteindra jamais, mais l'important c'est
d'avancer. De faire mieux.
Oui, pour pouvoir
conserver nos exigences vis à vis de nous mêmes en tant
que parents, sans pour autant nous laisser bouffer par elles, je
crois que nous devons considérer notre parentalité
comme un chemin que nous
parcourons avec nos enfants.
Et je crois que si l'on
garde ça à l'esprit, alors là on est
vraiment, dans une parentalité positive.
Parce que chercher à atteindre une parentalité idéale
qui se présente à nous comme une montagne
infranchissable, et qui est la source de frustration, de culpabilité,
de désespoir, pour moi ce n'est pas vraiment être dans
la parentalité positive, même si on estime que l'on
cherche à faire ce qu'il y a de mieux pour nos enfants.
Je crois qu'il faut se
laisser le temps de déconstruire un tas de choses et d'en
reconstruire d'autres avec nos moyens.
Je crois que ce que nos
enfants garderont de nous, c'est l'essence de ce que nous avons
souhaité leur donner. Une amie à moi qui n'a jamais
ouvert un livre de Filliozat, Gordon ou Montessori m'a un jour dit
cette phrase très juste : « Tant que tu
cherches à faire bien pour ton enfant, tu ne feras jamais
mal ». Quand vos enfants feront eux-mêmes leur
introspection ils verront que vous avez fait des bourdes, mais ils
verront que vous avez chercher à faire au mieux, que vous vous
êtes remis en question, que vous n’avez jamais laissé
tomber et que même si vous avez mal démarré, vous
ne vous êtes pas contenté de rester dans une situation d'échec
envers eux.
Je crois que l'important
c'est de parcourir ce chemin main dans la main, de rester ensemble,
peu importe le reste. Certains vont courir, d'autres marcher,
d'autres piétiner, d'autres zigzaguer, d'autres reculer et
puis sauter. Certains iront très loin, d'autres non. Certains
partiront avec trois kilomètres d'avance et des chaussures
neuves et d'autres partent avec 3 kilomètres de retard et en
tongs.
Peu importe, tant que ce
chemin vous le faites ensemble, avec vos enfants. Il y a des enfants
qui marchent très vite et très loin naturellement, et
d'autres parce que leur parents les ont boostés, qui leur ont
donné une éducation très pointue, qui leur ont
donné un bagage culturel et intellectuel fort, qui leur
permettront de « réussir leur vie ».
Mais peut-être que eux, en tant que parents, leur grand plaisir
ce sera de juste s’asseoir à côté de leurs
enfants pour regarder un film Disney parce que ce sont des moments
qu'ils n’auront pas eu. Et que s'ils ont été vite et
loin c'est en galopant derrière des parents qui les ont tiré
par la main, pressés qu'ils sont d'arriver au sommet et
handicapés par les œillères du « faire
comme il faut ». Sans prendre le temps de s’arrêter,
de voir le paysage, de se tromper, de revenir en arrière, de
souffler. Dans ce cas tenir la main de son parent n'est pas un
plaisir mais une contrainte.
A certains moments on
trébuche, et il faut se relever, à certains moments
c'est l'enfant qui trébuche et il faut avoir la patience de
prendre le temps de l'aider à se relever et peut-être
s'adapter à son rythme, à certains moment on trébuche et c'est notre enfant qui nous relève. Mais c'est cela qui fait vraiment
l'essence de notre chemin en tant que parent. En chemin, c'est un
chemin sans fin, il n'y a pas d'objectif, on ne sait pas où on
va. Donc si on néglige le parcours au bénéfice
d'une destination qui n'existe pas, on passe à côté
de l'essentiel.
La vie est un
chemin dont on ne connaît pas l'issue.
Un jour, votre enfant va
vous lâcher la main et il va partir pour suivre son propre
chemin. Et lorsqu’il se retournera sur le chemin qu'il a parcouru
avec vous, et je crois que ce qu'il/elle se dira c'est pas :« Quelle
longueur on a parcouru ! » ou « Comme on a
été rapides ! » mais « Maman/papa,
ce chemin là, je suis heureux de l'avoir fait avec toi ».
Je me suis énormément reconnue dans tout ce que tu as écrit ici. Être parent n'est pas de tout repos et c'est parfois épuisant. Personnellement j'ai souvent l'impression d'avoir une pression énorme et je passe mon temps à relativiser et à me dire que je fais de mon mieux pour élever mon enfant seule et prendre les bonnes décisions en ce qui le concerne. Je me rappelle ma réaction devant le père de mon fils il y a de ça plusieurs années quand il m'avait déclaré ne jamais douter de sa qualité de bon papa, chose que je ne remets pas en question mais ça m'avait ébranlée de me trouver face à une telle certitude. Quelque part je me suis dit qu'il était dans l'erreur et que justement le fait de se remettre en question me semble (à moi j'insiste) nécessaire mais à la fois je l'ai envié parce que...que c'est épuisant de se poser des questions !!!
RépondreSupprimerJe lutte pour que mon passé ne m'envahisse pas, je lutte avec mon présent et toutes les difficultés que je rencontre au quotidien mais ce qui m'importe le plus au monde c'est que mon fils soit "bien dans ses baskets". Je joue le rôle de la maman et souvent celui du papa et parfois je suis épuisée mais je me dis que ma foi je suis simplement humaine et je fais ce que je peux. Dernièrement j'ai senti que mon fils n'allait pas bien et j'ai pris la décision de l'emmener chez une psychologue... et surprise ! c'est pour moi que la séance a été éprouvante, c'est moi qui ai été émue à en avoir parfois les larmes aux yeux. J'ai réalisé que malgré mes "je fais ce que je peux et avec ce que j'ai et il n'y a pas de raison que ça n'aille pas", je me mets une pression et une culpabilisation énormes toute seule. Peut-être aussi que ce moment où je partageais le vécu de mon fils et moi avec cette "professionnelle" a aussi été comme un soulagement, comme si l'espace d'une heure je faisais une pause pendant laquelle j'ai ressenti que mon fils était "entre de bonnes mains" et que je pouvais deposer mon fardeau (fardeau = la mission d'éducation, pas mon fils bien entendu). Je suis sereine quand je le laisse à la famille (et ça me fait du repos aussi), j'ai confiance en elle (que ça soit ma famille ou la famille paternelle de mon fils) et je le laisse facilement parce que je sais que c'est bien justement que mon fils voie d'autres horizons, d'autres principes d'éducation et fasse des découvertes qu'avec moi il ne ferait pas forcément et c'est important aussi qu'il les fasse sans moi. Mais je reste quand même constamment avec cette crainte "qu'un jour il n'aille pas bien". J'ai beau savoir que forcément un jour il n'ira pas bien, la vie est ainsi faite, mais j'ai pourtant continuellement ce sentiment de culpabilité sous-jacent, inconscient, avec lequel je lutte quand je le peux, que peut-être je ne lui aurais pas donné les bonnes armes, la bonne armure pour affronter cette vie.
Et du coup je culpabilise de culpabiliser !
Bref c'est épuisant !! :-)