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mardi 24 mai 2016

Et Raoudi dans tout ça ? (#cododo - DME - motricité libre - 2ème round)

"My boy I loved you since you opened up your eyes
My boy the steps you take, I'm never far behind
How did you know that I was the one, perfect for the job
And how you showed the one and only truth about myself
[...] I'll be there, rain or shine
Even though I don't have all the answers
I would go to the end of the world for you"



Ben oui quoi ! Je parle beaucoup de Minimog mais finalement assez peu de mon amour de Raoudi. 
Il y a une raison à cela : tout ce que j'ai expérimenté avec sa sœur, avec mon fils, je le vis. Ca coule de source, c'est juste limpide. Du coup j'ai moins tendance à en parler : c'est la vie, c'est tout.
Et pourtant ma vie avec Raoudi c'est loin d'être la vie de tous les parents et ce ne fut pas toujours le genre de vie que j'ai eu avec Minimog.
Clairement, mes deux enfants n'ont pas eu la même maman : Minimog a eu la maman abattue et paumée, la maternante militante, la chercheuse en pédagogie, la maman qui voudrait être naturellement bienveillante mais qui n'y arrive pas (c'est mon souci du moment). 
Raoudi a juste une maman : bien dans ses baskets, sans prise de tête. Et j'aurais beau m'être battue comme j'ai pu pour être une maman au top dès le départ, ma grande, comme tous les ainés, mange les plâtres...

Quand je découvrais certaines pratiques avec ma grande, et que je les appliquais comme des formules magiques à recracher par cœur et avec application, avec mon fils c'est devenu mon quotidien, comme si ça avait toujours été là. 

Il faut dire qu'il m'aide bien mon p'tit bouchon. Serein, souriant, affable, il est toujours heureux, et fait l'étonnement de tous. Et du bonheur il en envoie !! C'est un bébé-médicament : il fait du bien à ceux qui le côtoient, c'est.... déroutant. J'ai toujours tendance à dire que l'aura de ma fille est celle d'un soleil flamboyant qui balance et qui éblouit, alors que mon fils est comme la mer qui envoie ses vagues avec régularité : c'est plat, c'est pas très impressionnant de prime abord mais c'est fort et totalement implacable et surtout c'est la surface de quelque chose qui en profondeur est d'une puissance absolue. Le soleil et la lune, le feu et l'eau : la vie m'a bénie de deux enfants aux karmas très différents.
Mais je m'égare.
Je vous ai appâté avec des mots clefs, on va y venir.

Le cododo, avec un bébé, je ne peux même plus imaginer comment faire autrement.
Quel confort de me contenter de me tourner vers mon fils pour l'allaiter pendant la nuit ! Au point que la fameuse question du "Combien de fois il se réveille par nuit ?" ne m’effleure même plus. Et j'ai une pêche d'enfer pour une jeune maman.
Que d'angoisses éteintes par le fait de dormir à côté de lui !
Quel bonheur de me réveiller les matins au son de ses gazouillis, de commencer ma journée par un bisou à mon bébé et d’émerger doucement en restant là avec lui pendant qu"il me raconte sa nuit ou qu'il essaye d'attraper mon nez.
Et le top c'est qu'il s'endort souvent seul depuis qu'il a 5 mois ! (non pas que je teste souvent, je m'endors souvent avec lui). Et il est "réglé" sur 21h/21h30. Je suppose que de l'avoir avec nous la journée et de le faire dormir avec nous la nuit a aussi contribué à lui faire prendre un rythme jour/nuit rapidement.
Bref, c'est du bonheur en barre (pour l'instant du moins). J'ai déjà mal de penser qu'un jour je n'aurais plus d'enfant dans mon lit.

La motricité libre, c'est encore mieux quand on sait observer son bébé. Aucun de ses petits progrès ne m'échappe et je suis vraiment happée par l'énergie et la force intérieure dont font preuve les bébés. Quand j'observe la concentration intense qu'il produit quand il essaye d'attraper ce truc là bas, avec qu'elle minutie il découvre un objet, avec quelle patience et quel pugnacité il tente de se redresser. Mais comment a-t-on pu dire à une époque que les bébés étaient des tubes digestifs !!! o_O. 
Voir mon fils évoluer est un spectacle dont je ne me lasse pas. 

Et nous voici entrés en diversification alimentaire. Raoudi mange avec nous depuis le début. Nouveau-né, je le calais dans un coussin d'allaitement sur mes genoux avec une serviette posée sur lui, puis nous sommes progressivement passés à la position assise sur les genoux de papa ou maman. Il a très vite compris le sens de ce moment partagé puisque, même s'il a tété juste avant, il réclame de "manger (téter)" avec nous à chaque repas en famille. C'est génial pour moi de me dire que ce moment clef de la vie de famille, nous le partageons avec lui depuis le début. C'est ainsi que nous avons pu le laisser nous envoyer des signes pour nous dire que la nourriture solide, ça le tentait bien. 
J'avoue que pour ma part, j'aurais volontiers attendu un mois de plus, que mon bonhomme soit réellement capable de se nourrir seul en ayant acquis la position assise et en ayant une préhension bien assurée. Je dois d'ailleurs dire qu'aujourd'hui, dans tous les domaines, je trouve absurde de vouloir faire faire à un bébé quelque chose qu'il ne sait pas faire de lui-même. C'est vrai quand on y pense, c'est idiot non ? Pourquoi veut-on qu'ils marchent avant de savoir marcher par eux-mêmes,  qu'ils mangent avant de savoir se nourrir par eux-mêmes, qu'ils parlent avant qu'ils ne le fassent d'eux-mêmes ? D'ailleurs, j'ai vu dans son carnet de santé que, contrairement à ce qu'on nous dit souvent, l'âge conseillé pour commencer l'alimentation est 7 et non 6 mois. Mais voilà, mon fils lui, il veut manger et il aime ça alors à 6 mois, il a mangé son premier aliment .(... un morceau du pain de papa ! - what else ? ^_^). 
Nous n'en sommes qu'à la découverte et comme promis, le babycook et la balance resteront dans leur placard. Le néné reste sa source de nourriture privilégiée.
Je dois dire que j'attends parfois avec impatience le moment où il tiendra assis tout seul parce que, de l'avoir sur les genoux avec l'assiette à 4 mètres de moi pour qu'il n’attrape pas tout ce qui passe, c'est un peu fastidieux mais je refrène cette impatience, je sais désormais que tout arrive et qu'il vaut mieux savourer l'instant, s'en nourrir au maximum. Dire que ce petit être à déjà 6 mois... En tous cas, l'idée de le mettre dans une chaise avant qu'il se tienne assis sans aide ne m'enchante pas assez pour que je cède de ce côté.

Raoudi est un "bébé continuum" -enfin autant que faire ce peut dans notre culture occidentale : qui nous accompagne dans notre quotidien, que nous laissons évoluer à son rythme. Je ne saurais dire quelle part de cela et quelle part de ce qui fait son individualité le rend aussi agréable à vivre mais j'ai un bébé éveillé, serein et rayonnant. Je me doute que certains parents vivent peut-être exactement comme moi mais qu'ils ont quand même des bébés qui pleurent, qui ne dorment pas la nuit... Encore que, quand on voit les enfants d'autres cultures, je sais aujourd'hui que c'est évitable, mais dans un contexte plus sain pour les enfants. Notre mode de vie n'est pas le meilleur qui soit pour eux, et par conséquent pour les gens dans leur ensemble. Il stresse nos enfants et nous stresse aussi, au point qu'on ne peut pas prendre le temps de s'occuper d'eux en toute quiétude, qu'ils soient "faciles à vivre" ou non. 
En fait, avoir des enfants m'a aidé à comprendre que notre mode de vie est un mensonge permanent. 

Raoudi m'accompagne partout : aux conférences, aux rencontres, aux sorties. C'est la vie que je rêvais d'avoir avec Minimog : un porte bébé, deux ou trois couches et c'est parti pour la journée. J'ai crû que c'était impossible mais non.

Quand je lis des romans ou autres textes qui racontent les joies de la parentalité du parents qui se prennent les cuillères de purées dans la tronche, et qui tente d'endormir seul un enfant qui hurle à l'aide d'un super mobile lumineux ou en faisant les 100 pas pendant des heures avant de coucher leur enfant millimètre par millimètre pour ne pas qu'il se réveille ou en le laisser pleurer en montant le son de la télé pendant qu'ils errent, épuisés, ça me rappelle de mauvais souvenirs et je me dis que j'ai de la chance. Et mon fils aussi.

"A quelle heure il fait la sieste ?" Quand il en a besoin
"Combien de temps il dort ?" Autant qu'il en a besoin
"Il fait ses nuits ?" Ca dépend, mais moi je fais les miennes en tous cas
"Combien il mange ?" Ce dont il a besoin
"Qu'est-ce qu'il mange ?" de tout (pas d'allergies à l'horizon)
"Il pleure beaucoup ?" Je ne sais pas je ne le laisse pas pleurer.
"Il est gentil ?" C'est un bébé, pas un monstre, personne n'est plus pur qu'un bébé, arrêtez de me poser cette question de merde.
"Tu vas allaiter longtemps ?" C'est quoi "longtemps" pour vous ? plus de 6 mois ?  Donc oui. 
"Ah les enfants d’aujourd’hui sont tellement éveillés !". Disons qu'on ne les anesthésie plus...
" A quel âge tu vas ...?" C'est lui qui va ... pas moi, quand il sera prêt.
"Tu sais jusqu'à quand tu vas ... ? ". Non et je m'en fous. 

"T'as pas peur que...?" Non, je n'ai plus peur.

"Et toi ça va ?" J'ai jamais été aussi bien.

10 commentaires:

  1. Je ressens des choses identiques pour ma dernière qui me remplie et m'étonne de par sa sérénité et ses capacités. Je l'observe sans stresser comme j'ai pu stresser pour mon fils. Tout est beaucoup plus facile. C'est incroyable de les regarder. Mais pourtant je n'arrive pas à ne pas culpabiliser. Parce que je vais travailler, parce que parfois il m'arrive de faire passer les besoins de son frère hypersensible avant les siens, parce qu'elle se réveille beaucoup la nuit et qu'elle pleure quand ce n'est pas moi qui reste avec elle quand elle veut dormir (car j'essaye de faire dormir son frère...), parce qu'elle aussi veut manger dans nos assiettes avec enthousiasme mais que ce qu'il y a dans mon assiette n'est pas aussi sain que je le souhaiterais.
    Bon un commentaire qui sert à rien... c'est pour ça qu'en général j'essaye de m'abstenir :) bien que j'aime beaucoup tes articles car justement ils me rassurent sur mon rôle de maman :)

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    1. On écrit jamais pour rien. Ne serait-ce que parce que toi, tu avais ça sur le coeur et le besoin de le sortir.
      Le mythe de la mère parfaite.... Difficile de s'en défaire hein ? Quand les mamans accepteront l'idée que de s'occuper seule d'une famille n'est pas naturel et impossible, elle se mettront moins la pression je crois.

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  2. Bien contente d'avoir des nouvelles de Raoudi !
    Et merci Emilie pour ton commentaire. Il ne sert pas à rien, puisqu'à moi il me dit que je ne suis pas seule à culpabiliser pour toutes les raisons que tu évoques...
    Une question mamandala : Est-ce que Raoudi va chez la nounou et si oui comment ça se passe ? Parce qu'ici ça ne se passe pas bien aux yeux des ass'mat' (la première ass'mat' nous a rendu notre fille et la deuxième commence à préparer le terrain pour ne pas poursuivre le contrat). J'ai l'impression qu'il faudrait que je la "dresse" pour être "gardable" et que pour ça, fini tout ce qui est naturel et même nécessaire pour moi, pour nous (l'allaitement à la demande, le cododo, le portage, les siestes dans l'echarpe, les expériences gustativo-sensorielles...).

    Merci pour vos articles qui toujours résonnent en moi et m'aident aussi au quotidien.
    Capucine.

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    1. Aucun problème pour la nounou chez nous mais je dois dire qu'au vu des témoignages que j'ai reçu en trois ans j'ai l'impression d'être tombée sur une perle !! Ma nounou me suit dans toutes mes pratiques : les couches lavables (on est passé en jetables chez elle depuis quelques jours mais à cause des fuites) DME, allaitement, les signes (elle ne signait pas mais avait un "lexique chez elle pour comprendre les signes de Minimog). De sa bouche même ça n'a rien de contraignant. Et pourtant personne n'a jamais pratiqué ça avec les enfants qu'elle garde avant moi. Elle n'utilise pas de porte bébé mais ça ne me dérange pas.
      Donner mon lait ou du lait en poudre quelle différence ? Changer une couche jetable ou lavables, quelle différence ? Laisser l'enfant manger seul plutôt que de donner la becquée c'est plus simple. Je ne vois pas où est le problème ???
      Je crois que j'ai surtout la chance d'avoir une nounou ouverte d'esprit et qui fait ce métier pour la meilleure des raisons : elle AIME les enfants, pas pour se trouver une planque pour rester à la maison (je suis mauvaise en disant ça mais je finis par me dire que pour certaines nounous, c'est un peu ça).
      Mon fils a très bien vécu la transition, comme sa soeur. Juste au début, il ne voulait que mon lait et avait du mal au biberon mais avec le temps ça s'est bien ajusté.

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  3. ça donne envie d'en faire un deuxième.... :)

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  4. Ah ça me fait plaisir de lire tout ça à 3semaines de mon terme ^^ On m'a trop dit que 2 enfants ça rendait fou et que c'était trop dur, j'aime mieux lire ce genre de bonheur. :)

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    1. Je suis la preuve que ce n'est pas FORCÉMENT le cas ;-)

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  5. Quand je vous lis et quand je vois comme j'ai évolué en 2 ans... Je me dis que oui je serais beaucoup moins stressée et que les choses seront bien lus naturelles et respectueuse de mon enfant.

    D'ailleurs votre article me donnerait presque envie de mettre le 2eme en route 😏😉 . Allaitement , portage, motoriste libre, dme..à fond... Mais en même temps, peut être que c'est bête de penser cela, mais ça me fait peur : j'aurai peur de faire ce 2eme pour me guérir moi, de ce vécu très difficile de la naissance à il ta quelaues moi, de faire ce 2eme pour satisfaire mes projets/envies... Peur que du coup ce 2eme bébé en souffre.



    Bref, commentaire pas très constructif. Il me pousse juste à me pos r les bonnes questions.

    Merci de cet article, j'ai adoré le lire en tout cas.

    Belle soirée à vous

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  6. Je comprends ton questionnement. Personnellement, j'ai eu aussi des débuts difficiles avec mon ainée - que j'ai raconté ici d'ailleurs- et j'ai voulu attendre d'être en harmonie avec cela avant de faire mon deuxième pour ne pas qu'il soit là pour réparer ce que j'avais vécu avec sa soeur. Je voulais accueillir chaque enfant pour lui-même. Ceci dit, si je dissocie la vie de mon fils et celle de ma fille, leur histoire croise la mienne dans la continuité et cela je n'y peux rien. J'ai coutume de dire que ma fille a fait exploser ma vie en lambeau et que mon fils est l'enfant de la reconstruction mais il m'a fallu déconstruire pour reconstruire et avancer. Ma force vient aussi de mes souffrances passées, mes convictions de mes "erreurs" autant que de mes "victoires". C'est mon histoire avec ma fille qui m'a amené là où j'en suis avec mon fils et j'essaye de faire rejaillir le positif que je tire de mon fils sur ma fille aussi. Tout est lié....
    Nous sommes une famille, nous sommes tous liés les uns aux autres.
    (Et bon, c'est très personnel comme avis mais, une fratrie.... C'est juste génial ^_^.)

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    1. Merci Hélène. Je comprend parfaitement , ma petite coutume à moi pour parler de la naissance de ma fille est de dire que c'est mon tsunami.... Sa naissance a bouleversé ma vie.
      C'est exactement ça : j'ai dû me déconstruire, aujourd'hui je suis en phase ou j'avance et où la reconstruction est plutôt bien avancée.


      Ça me rassure ce que tu me dis , je sais aujourd'hui que mon cœur et mon corps sont prêt à accueillir un 2e,e petit être ... Plus qu'à y coordonner l'esprit et on y sera en accord :)

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