Du coup forcément ça m'a amené à réfléchir à comment sortir de cet isolement. Il y a les groupes fb, les rencontres associatives mais j'habitais un peu loin de tout, j'étais fauchée (et le suis encore) donc je pouvais peu me déplacer bien que je bougeais déjà pas mal, les gens sont difficiles à faire bouger et puis les rencontres entre mamans c'est bien mais c'est rafraichissant aussi de sortir de ce réseau de mamans et de bienveillance, de s'ouvrir au reste. Et vraiment, je ne voyais pas d'issue.
Et puis avec la séparation, des gens du village sont venus me voir, m'ont proposé de l'aide, sont venus discuter, m'ont proposé de s'occuper de mon fils. Pendant longtemps on a vécu un peu en autarcie, en mode "pour être heureux vivons cachés". Alors au moment où j'ai été à bout et où le diagnostic de burn out a été posé, j'ai accepté ces mains tendues, j'ai appris à accepter l'aide des autres et a en demander. Ce que j'ai découvert est fou: non seulement ça me faisait du bien, mais ça me rendait plus forte, ça me donnait confiance, et je devenais fière de moi et en plus, ça faisait plaisir à ces personnes de m'aider. Gratuitement, généreusement.
Soeur Hilaire, avec qui il a partagé son gouter et joué. |
Ramasser du bois et apprendre à faire du feu avec les scouts que l'on a rencontré |
Et pour s'ouvrir, il s'est ouvert. Et c'est lui qui a finit par le demander ce vaste monde. Aujourd'hui, nous vivons dans un nouvel environnement et en l'espace de quelques jours j'ai rencontré plus de personnes qu'en 5 ans dans le village que je viens de quitter. Moi aussi je me suis ouverte aux autres et on me le rend bien. Quant à Petit Chou, on lui raconte des histoires "de bonnes soeurs", il apprend à prendre soin des chevaux, il monte sur un poney, il visite des musées, des aquariums, il fait du trampoline ou arrose les plantes dans les serres, il apprend comment fonctionne une tondeuse autoportée.... Je suis là, à proximité, mais cette fois n'est pas moi qu'il appelle courir après le chat!
Nourrir et soigner les chevaux |
En visite d'expo, sans moi pour le coup. |
C'est le plus dur à faire, mais pour ça nos enfants sont là pour nous aider. Ils n'ont pas de barrières sociales, pas de filtres culturels. Quelque chose leur plait et ils y vont "tu fais quoi la?" " Monsieur, t'as vu j'ai fait un bouquet". Voilà, la porte est enfoncée,nous n'avons plus qu'à entrer. Alors oui, il y a des portes qui restent fermées, mais pour une porte bloquée, il y en a beaucoup qui s'ouvre.
Oui, avoir des enfants ouvrent les portes et font tomber les barrières. Si tu regardes ton voisin jouer de la guitare par la fenêtre tu vas te faire engueuler (en fait tu n'oserais même pas), mais si tu montres ton bout de chou en disant "Pardon, mais le petit s'intéresse", le voisin va se mettre en position pour être vu ou même t'inviter à entrer ! Pas toujours bien sur mais tellement souvent.
RépondreSupprimerNe cloisonnons pas nos enfants par peur, ouvrons les portes avec eux !
Merci pour cet article. Cette expression "vaste monde" me faisait pas mal culpabiliser car j'ai beaucoup de mal à y aller dans ce vaste monde, je me sens isolée et du coup ben je culpabilise en me disant que mes enfants sont isolés aussi...
RépondreSupprimerBon courage à toi, un déménagement c'est fatigant et stressant...
merci Emilie, on est enfin installé ;-)
SupprimerJe crois en fait que tous ce qu'on entend sur l’éducation de nos enfants peut être culpabilisant. Quand ça nous touche autant, c'est qu'il y a autre chose et que ça éveille en nous un problème plus profond. Chez moi cette réflexion a fait bouger mon comportement par rapport aux autres et le résultat est bluffant!