C'est ça qui est chouette dans la blogosphère, on échange des idées et des compétences, on fait des jolies rencontres (et des fois des moins belles mais bon...)!
Trêve de mièvrerie et place au sujet!
Julie
L'automne arrivant j'avais envie de proposer à Grand Louveteau de faire son premier herbier. Nous avons donc commencé à ramasser différentes feuilles lors de nos promenades et à les faire sécher dans notre presse-fleurs, ou plus simplement entre des feuilles de papier journal lorsqu'il était plein à craquer !
Puis, une fois passées les deux semaines réglementaires de séchage, est venu le moment d'identifier les dites feuilles. Eh bien croyez moi, face à la difficulté de la tâche, nous avons eu besoin d'un peu d'aide ^_^ C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers Charlotte dont je connais les grandes connaissances en matière de végétaux. J'ai commencé par lui envoyer quelques photos des feuilles ramassées par Grand Louveteau accompagnées du nom de l'arbre dont nous pensions qu'elles provenaient. Mais il faut bien le reconnaître, même pour Charlotte, l'identification n'a pas toujours été aisée. Pourquoi ? Parce que mon petit bonhomme n'a pas toujours prélevé les feuilles dans les règles de l'art (et je n'aurais certainement pas fait mieux). De plus, pour certaines il manquait des informations complémentaires indispensables à une bonne identification.
Une fois nos petits problèmes résolus (merci Charlotte), je lui ai demandé quel guide nous pouvions acheter pour nous faciliter les choses à l'avenir. Je ne peux quand même pas l'appeler au secours à chaque fois que nous nous retrouvons face à des difficultés ! C'est là que notre experte m'a prodigué de nombreux conseils sur la manière de prélever au mieux les feuilles pour l'herbier de Grand Louveteau.
Voilà comment est née l'idée de cet article : ma partie, axée sur la réalisation de l'herbier avec Grand Louveteau et la partie de Charlotte qui nous donne plein de conseils pour aider nos enfants à prélever leurs feuilles comme il se doit !
Une fois les feuilles séchées et identifiées, il nous a fallu trouver LE carnet qui allait accueillir l'herbier de Grand Louveteau. Les feuilles, une fois séchées, sont extrêmement fragiles. Il fallait donc un carnet avec du papier suffisamment épais pour que lorsque Grand Louveteau allait tourner les pages, les feuilles déjà collées ne s'abiment pas. J'ai donc opté pour un carnet à dessin que j'avais en stock.
Il s'agit
- d'un carnet à spirales à couverture rigide : parfait, l'herbier va s'épaissir à mesure que nous le remplirons, les spirales offrent donc une plus grande marche de manœuvre qu'une reliure thermocollée et la couverture rigide le rend moins fragile
- de taille 27*21,5 cm. Je trouve que c'est une bonne taille. Certaines feuilles sont grandes, un trop petit carnet obligerait à faire des choix, ce serait dommage. Trop grand, il serait moins facile à manipuler.
- dont le grammage du papier est de 180g/m²
- qui compte 50 feuilles, ce qui nous laisse de quoi faire :-)
- en format paysage, bon là il ne faut pas chipoter, c'est comme on veut. Je trouve que c'est assez approprié pour un herbier (mais c'est très personnel)
Sinon, j'ai découvert, mais un peu tard, un produit de chez Canson, présenté comme parfaitement adapté pour la réalisation d'herbiers : un papier épais sans acide pour une meilleure conservation des feuilles et un papier plus fin entre chaque page pour protéger les feuilles et fleurs d'une page à l'autre. A tester pour une prochaine fois peut-être :
Il ne restait plus qu'à savoir comment fixer les feuilles sur les pages. La colle, c'était exclue, une plastification avec un papier de ce type, aurait peut-être permis de protéger les feuilles des petites mains de mes Louveteaux, mais l'herbier aurait perdu de son charme. Je me suis donc orientée vers le scotch mais avant j'ai demandé à Charlotte (eh oui encore ^_^) et sa réponse a été claire et nette : papier gommé !
Mais pourquoi du papier gommé (on en trouve aussi du blanc mais moins facilement que du brun) ? Parce que ça vieillira mieux que le scotch.
Une fois bien équipés, nous nous sommes lancés dans la réalisation de l'herbier. Une activité intéressante pour plein de raisons :
- elle fait travailler la motricité fine : il faut visser et dévisser les papillons du presse-fleur (d'où l'intérêt de ce petit matériel)
- elle demande beaucoup de précautions, il faut manipuler les feuilles séchées avec soin et ce n'est pas simple (nous avons d'ailleurs eu de la casse)
- elle requiert de la minutie : découper du papier gommé en petites bandes, les plus droites possibles, mouiller le papier à l'aide d'une éponge (si ça ne relève pas de la prouesse ce n'est quand même pas un geste si simple au début)
- et évidemment elle permet de travailler sur le nom des feuilles d'arbres, les fruits et il faut essayer de se souvenir où la collecte a eu lieu. Ici pour le "quand" on verra un peu plus tard
- elle offre une occasion de passer un temps très agréable avec son enfant, et ça, ça n'a pas de prix ^_^
Voici donc la réalisation de notre herbier en quelques photos :
Il n'est techniquement pas parfait, mais ce n'est pas le but recherché. L'objectif c'est que Grand Louveteau soit au maximum acteur et que moi je ne sois là que pour l'aider en cas de besoin. Alors oui les bandes de papier gommé pourraient être plus étroites pour plus de discrétion, les feuilles collées plus droites mais ce n'est pas ce qui m'importe au jour d'aujourd'hui.
Il a ensuite fallu annoter toutes ces pages. Une fois de plus j'ai voulu que Grand Louveteau puisse participer. Il était évident que j'allais avoir la lourde mission d'écrire les différentes informations mais pour qu'il puisse y prendre part j'ai créé une petite étiquette qui, une fois remplie par mes soins, a été collée par mon Loulou.
Et voici quelques-unes des premières pages de l'herbier de Grand Louveteau :
Et Grand Louveteau dans tout ça me direz-vous ?
Sa première passion d'automne a été pour les baies : lors de nos promenades lui mettait des baies dans son sac et me donnait les feuilles. Puis il a doucement commencé à regarder les feuilles de plus prêt, notamment pour faires des bouquet et c'est cet intérêt naissant qui m'a incité à lui proposer cette activité. Puis, alors que j'étais en train d'apporter quelques modifications à l'article et que j'ajoutais ce dernier paragraphe, il est venu me voir pour me demander ce que j'étais en train de faire. Voici retranscrite, de la manière la plus fidèle possible, notre petite conversation :
- Tu fais quoi Maman ?
- J'écris un article sur ton herbier pour raconter comment tu as fait.
- Mon cahier noir ?
- Oui, tu te souviens ce qu'on met dedans ?
- Des feuilles et du scotch, parce que sinon on ne sait pas comment elles s'appellent.
- Oui pour savoir de quel arbre elles proviennent et le nom du fruit.
- Oui et j'aime bien parce qu'aussi on discute tous les deux !
Voilà, je crois que tout est dit ^_^. Je laisse maintenant la place à Charlotte.
Réaliser un herbier est une activité simple et agréable à faire, il faut juste ne pas se tromper dans l'identification ! En fait, faire un herbier, c'est se transformer en enquêteur et pour cela il existe quelques astuces faciles à mettre en place.
Sur le terrain :
· Prélever en gros
Devant la plante, proposez à vos enfants de vous décrire tout ce qu’ils en voient, tout ce qui fait partie de cette plante. Expliquez leur alors que ce sont tous ces éléments qui vont permettre de la reconnaître parmi les autres et au lieu de prendre juste une feuille ou une fleur, invitez vos enfants à cueillir tout ce qu’ils ont listé avant : une branche avec bourgeons, feuilles, fleurs/fruits s’il y en a pour les arbres et arbustes. La feuille, la fleur avec sa tige pour les plantes herbacées.
· Prélever plusieurs échantillons
Deux mêmes plantes ne sont pas toujours physiquement identiques ! On va parfois constater des différences qui ne nous simplifient pas la tâche : une feuille plus ronde, une couleur différente, une asymétrie…donc mieux vaut prélever plusieurs échantillons et profitez-en pour montrer à vos enfants que l’uniformité n’existe pas dans la nature !
L’objectif n’est pas de tout mettre dans l’herbier, (normalement on y met feuille, fleurs, fruit) mais de nous aider à la reconnaissance.
· Prendre des photos
Invitez vos enfants à prendre des clichés sous différents angles. En plus de varier un peu les activités, avoir une vue d’ensemble et des détails de la plante nous permet de voir son port et son environnement. Ça peut être utile pour confirmer certaines recherches ou nous aider à retrouver des détails si les prélèvements ont été insuffisants ou abimés (écorce, fruit, port…). A défaut, vous pouvez leur proposer de tenir un journal d’enquête et prendre des notes en faisant une description des différents points.
· Noter le lieu, la date
Expliquez à vos enfants qu’en fonction des lieux, le sol peut changer tout comme le temps a une influence sur la plante et invitez les à noter dans le carnet le lieu et la date des cueillettes. Quand vos enfants feront leur herbier ils pourront alors noter facilement ces informations.
Savoir où on a prélevé permet d’éliminer rapidement toute une catégorie végétale. On ne trouve pas les mêmes plantes en pelouses calcaires, qu’en prairie. En cas de doute sur une plante, il suffit de se renseigner sur la flore qui pousse dans ce type de milieu.
Certaines feuilles sont dites « composées », au lieu de former une feuille simple comme l’érable par exemple, elle va se composer de plusieurs folioles. C’est le cas du sorbier, de l’acacia, du frêne… et il n’est pas toujours évident de savoir où commence et où s’arrête la feuille, il faut donc bien observer !
On va prélever avec le pétiole, la petite tige de la feuille. Il n'y en a pas toujours mais c'est aussi un bon indice pour reconnaître la plante dont elle est issue.
Les ressources
Une fois rentrés à la maison, c’est le moment de passer à l’identification. Pour ça vous pouvez utiliser deux sortes de ressources : les flores ou les clés de détermination.
Les flores ont une organisation rationnelle par milieu et/ou par couleur et permettent de confronter la plante à son image. Une description de la plante et de son milieu permet d’affiner un peu. C’est un outil idéal pour les jeunes enfants qui vont majoritairement se focaliser sur la comparaison visuelle.
J’aime particulièrement les guides Delachaux et Niestlé qui ont une gamme très large permettant également l’identification de la flore en hiver sur bois et bourgeons. On y choisit son guide par thématique.
Pour vous-même ou avec les plus grands vous pouvez jouer les scientifiques et poursuivre le travail d’enquête avec les clés de détermination. Elles permettent de comprendre quoi observer et comment pour identifier la plante.
Vous trouverez une clé de détermination à imprimer pour les feuillus et les résineux ici, une clé en ligne pour les arbres ici et une clé pour les graminées ici
Les deux sont donc complémentaires, on privilégie l’un ou l’autre en fonction de l’objectif recherché. Dans les deux cas on peut se retrouver face à des plantes impossibles à identifier parce que ni l’un ni l’autre ne sont complets, mais aussi parce qu’une même plante peut avoir différentes caractéristiques physiques, ce que l’on appelle le polymorphisme. Parfois même sur une même plante entre le haut et le bas ou la gauche et la droite on peut observer des différences sur la forme ou la couleur des feuilles.
D’où cette dernière ressource : vos sens. Quand on identifie une plante on le fait avec ses 5 sens. Incitez vos enfants à les observer sous tous les angles, à les toucher, écouter le bruit que fait le froissement de la feuille, mais invitez les aussi à sentir les feuilles ou les fleurs, à les gouter (quand on est sûr de son coup !). Par exemple on distingue la carotte sauvage de la ciguë parce que la fleur montée en graine de la carotte se recroqueville et forme un nid. La feuille de liquidambar froissée sent la carotte…
J’ajoute à cela un très bon site ressource à glisser dans vos favoris !
Alors ? Carotte ou ciguë ??
Faire attention à l’environnement
Faire un herbier est une belle activité nature, alors autant en profiter pour la préserver cette nature !
Voici donc quelques rappels. Les Parcs nationaux, les Réserves Naturelles nationales ou régionales, les sites protégés ou sauvegardés, les zones sensibles, etc (vous trouverez la liste sur le site de la DREAL) sont tous des espaces protégés dans lesquels il est interdit de prélever quoi que ce soit.
Un certain nombre d’espèces sont également protégées, leur liste dépend des régions. Vous les trouverez via une simple recherche Google.
Prévenez vos enfants qu’on ne prélève que des plantes présentent en nombre. Si on tombe sur un seul et unique spécimen, on évite d’y toucher !
Et bien sûr, avant de partir vous pouvez préparer ensemble le matériel en prenant soin d’aiguiser et de désinfecter les couteaux et sécateurs pour de belles coupes nettes et propres.
Et bien sûr, avant de partir vous pouvez préparer ensemble le matériel en prenant soin d’aiguiser et de désinfecter les couteaux et sécateurs pour de belles coupes nettes et propres.
Merci pour cet article très riche avec une mine d'infos!! J'adore...
RépondreSupprimer;-) avec plaisir!
SupprimerEt bien moi je suis ravie de cette infidélité ! Je rêvais d'un blog ouvert au partage et à la collaboration, je suis ravie que ce soit le cas ! Peu importe qui écrit du moment que l'on transmet de belles choses. D'ailleurs il me sert aussi cet article car je pensais également à un herbier cet été (ou ce printemps...) qui a été remis à dieu sait quand mais au moins, j'aurais de très bon conseils pour le moment venu.
RépondreSupprimerSalut Helene, je viens de lire ton facebook et apprend que Raoudi est venu :) très heureuse pour toi, il est très mignon. une nouvelle naissance est toujours un moment magique.
RépondreSupprimerRepose toi bien et gros gros bisous au petit, et bien sûr à la petite minimog.
Bien sûr tu nous manques, mais la priorité maintenant aux petits (et la maman aussi).
et que votre vie de rêve commence .... :-))))
Merci beaucoup pour toutes ces infos qui répondent complètement à nos intérêts du moment. J'envisageais aussi la création d'un herbier.
RépondreSupprimerPardonnez-moi car je n'ai pas eu le temps encore de lire l'article avec toute mon attention et je n'ai pas approfondi mes recherches mais pourquoi n'est-il pas recommandable d'utiliser de la colle ? Même de la colle naturelle ?
bonjour Emilie, c'est vrai que c'est un point qui n'a pas été explicité! même avec un bon séchage, les feuilles et fleurs ne sont pas complètement planes et en les fixant a la colle il faudrait les plaquer ce qui risque d'endommager l'échantillon. c'est également assez délicat de collet une tige qui est beaucoup trop fine, on se retrouve rapidement avec des échantillons qui se décollent. Le papier gommé est idéal pour ça, il permet de fixer l'échantillon en lui laissant de la souplesse et il a une bonne résistance dans le temps.
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