De ma propre expérience,
le réflexe d'éjection fort est un problème que
rencontrent de nombreuses mamans lors de leur allaitement, - d'après
les discutions que j'ai pu avoir avec plusieurs mamans via mon réseau
d'allaitement, je dirais même que c'est l'un des plus communs –
mais il est pourtant fortement méconnu (notamment pas les professionnels auxquelles on est confrontées).
J'en ai fait les frais au
début de mon propre allaitement, ce qui a failli me faire
arrêter au bout d'un mois.... Et faire partie de celles que
j'appelle les « sacrifiées de l'allaitement ».
J'entends par là des mamans qui arrêtent d'allaiter
prématurément (par rapport à leur envie et celle
de leur enfant) à cause d'un simple manque de soutien et
d'information. Car s'il est des désagréments qui
peuvent rendre l'allaitement difficile et douloureux (mastite,
candidose, par exemple), le REF, une fois qu'il est décelé
se gère largement sans que votre vie ne devienne un enfer.
Je vous propose dans un
premier temps un peu d'information générale et je vous
fais partager mon propre vécu après.
Documentation LLL sur
le sujet
C'est
la base : l'information la plus sûre et la plus complète ;
je vous propose un petit résumé personnel ensuite mais
rien ne saurait remplacer la source la plus complète et la
plus suivie sur l'allaitement au monde.
Quelques symptômes
- l'enfant s'énerve pendant les tétées, a fortiori pendant les montées de lait, recrache le sein, ne veut plus reprendre le mamelon
- l'enfant demande à téter très souvent, donnant l'impression qu'il n'a pas assez pris lors de la tétée précédente.
- si l'enfant lâche le sein ou si vous exprimez votre lait, vous pouvez voir le lait sortir par des jets continus de forte intensité.
- L'enfant régurgite beaucoup après les tétées.
- Il souffre de coliques régulières
- (éventuellement) Les selles sont vertes, explosives, mousseuses ou liquides.
Qu'est-ce qui se passe ?
Non, vous n'avez pas « pas
assez de lait » !
(Aparté sur
le « pas assez de lait »...
C'est ce que m'ont rabâché
tous membres du corps para(médical) à qui j'ai fait part
de mes difficultés lors des tétées ! Et je
profite de mon article pour passer un coup de gueule monumental
contre ce cliché archaïque qui a la vie dure et que
ressortent de nombreux professionnels qui n'ont semble-t-il pas juger
utile de mettre à jour leur connaissance depuis les années
70.
Je ne sais pas s'il existe de réels
cas d'insuffisance laitière, mais de
manière générale, la nature est bien faite :
en tétant, votre enfant stimule votre lactation. Si la
proportion de femmes qui m'ont dit avoir arrêté pour manque de
lait était représentative de l'allaitement dans le
monde, je me demande comment l'espèce humaine a survécu
avant l'apparition du lait en poudre !
Bon nombre de mamans ont été
persuadées de n'avoir pas assez de lait (ou la variante « lait
pas assez nourrissant », une belle connerie aussi) alors
qu'en fait les causes étaient autres :
- un pic de croissance : période
pendant laquelle l'enfant tête beaucoup et souvent afin de
stimuler la lactation de sa mère afin que sa production
s'adapte à ses besoins grandissants. Au biberon c'est
l'équivalent de la période où l'on augmente les
doses. Ce pic peut durer quelques jours puis se tasse.
Edit : Véronique Demangeat, dans cet article, remet en question l'histoire du pic de croissance et lui préfère le terme de "jour de pointe" - mais l'idée à retenir est la même : le bébé connait des période de demande très intense, qui n'ont rien à voir avec un quelconque manque de lait et qui sont passagères. Personnellement, pour Raoudi je ne me suis pas embêtée avec ces histoires de pics de croissance, je prenais ses demandes comme elles venaient et c'est fou comme les choses deviennent raidcalement plus simples ! ;-)
Edit : Véronique Demangeat, dans cet article, remet en question l'histoire du pic de croissance et lui préfère le terme de "jour de pointe" - mais l'idée à retenir est la même : le bébé connait des période de demande très intense, qui n'ont rien à voir avec un quelconque manque de lait et qui sont passagères. Personnellement, pour Raoudi je ne me suis pas embêtée avec ces histoires de pics de croissance, je prenais ses demandes comme elles venaient et c'est fou comme les choses deviennent raidcalement plus simples ! ;-)
- une mixité biberon/
allaitement qui entraîne un sevrage précoce, une
confusion sein / tétine
- une diversification précoce
alimentaire qui entraîne une diminution de la production de
lait de la mère. L'enfant tétant moins puisqu'il est
nourri par ailleurs, avant la lactation autocrine.
- des pleurs répétés
dus à d'autres raisons. Un grand classique : les mamans qui
gavent leur enfant de lait au biberon pour la nuit car elles sont
persuadées qu'il a faim alors qu'il se peut seulement que ses
pleurs soient dus au manque de présence de la mère qui
dort dans une chambre séparée.
Pour ma part on m'a tenu ce discours,
j'ai donc cherché à booster ma lactation par tous les
moyens alors qu'en fait....)
….au contraire, vous en avez plein !
Votre production de lait est abondante et le lait sort de façon
trop violente pour l'enfant.
- Il est gêné pour boire lors des tétées à cause du débit : c'est pour cela qu'il s'énerve
- il est gavé par le premier lait de la tétée (riche en lactose dont l'overdose provoque des maux de ventre) et ne prend du coup pas assez du deuxième lait (celui qui est plus gras et qui « cale ») c'est pourquoi il semble avoir toujours faim.
- Les problèmes digestifs que cela entraîne provoque le reflux, les coliques et les selles anormales.
Les solutions :
Il en existe plusieurs, à vous
de trouver quelles sont celles qui vous conviennent et qui
conviennent à votre enfant, laissez vous le temps :
- donner un seul sein par tétée, voire plusieurs fois le même sein pendant une demi journée. Cela permet de « vider » au maximum le sein et diminuer la surabondance de lait, tout en permettant à l'enfant de prendre les 2 laits dont il a besoin.
- Changer de position : privilégier les positions qui font dans le sens inverse de la gravité, la position BN (http://www.biologicalnurturing.com/) par exemple, la position couchée, etc.
- drainer ses seins avant la tétée, soit en exprimant un peu à la main ou au tire lait-, soit en procédant à un drainage complet (http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-78-La-methode-du-drainage-complet.html?q=ref)
- restreindre voire supprimer les aliments laitiers pendant un temps pour calmer les coliques.
- Éviter les produits qui augmentent la lactation.
- Mettre l'enfant au sein aussi souvent que nécessaire et lui laisser le temps de bien prendre sa tétée.
- Diminuer ou arrêter votre consommation de produits laitiers.
Bon à savoir :
- Le REF peut n'avoir lieu que sur un seul sein
- un REF peut durer longtemps mais il deviendra plus gérable au fil des mois par votre enfant. Ce ne sera donc pas nécessairement un problème pendant tout votre allaitement mais seulement au début.
- Les tétées de nuit peuvent se passer sans souci, contrairement aux tétées de jour. C'est très courant.
- Les embouts en silicone peuvent aider la maman qui débute lors de tétées compliquées qui deviennent nerveusement difficiles car ils ont pour effet de diminuer la lactation. Mais ils ne sont pas à conseiller sur le long terme car ils faussent la prise en bouche du sein du bébé ce qui peut provoquer des mastites ou des engorgements. L'utilisation d'un embout en silicone en début d'allaitement peut aussi masquer le REF ; provoquant une grande déception de la maman qui rencontre alors des problèmes pour allaiter à nu. On peut les utiliser en dépannage mais mieux vaut chercher à trouver (sans stress néanmoins) des solutions pour allaiter à nu, dans l'optique d'un allaitement serein sur le long terme.
- Le REF peut s'accompagner d'un problème de reflux gastro-œsophagien (RGO) - http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-41-Allaiter-un-bebe-souffrant-d-un-reflux-gastro-oesophagien.html?q=rgo
Mon témoignage
Pour Minimog, mon REF était un vrai problème, ma puce n'arrivant pas à le gérer seule. J'ai choisi le drainage en
début de journée, et je la retirais du sein au premier signe de gêne pour éponger le surplus dans l'un des bavoirs qui décoraient toutes les pièces de la maison. Au début elle râlait, puis elle
a compris qu'il valait mieux attendre un peu ^_^. Vers 4 mois, elle arrivait à suivre le débit et à
la diversification, ce n'était plus un problème du
tout. A 15 mois je voyais encore des jets et à 18 mois
d’allaitement, je devais toujours compresser le sein non utilisé
lors des montées de lait sous peine de voir de disgracieuses
auréoles sur mes vêtements.
Pour Raoudi ce fut nettement plus simple. Déjà, mon REf était moins important. Personnellement je mets ça sur le compte de ma grosse diminution des produits laitiers. Entre temps, pour des raisons éthiques, j'ai véganisé (partiellement) mon alimentation et mon REF était moins important, les coliques de mon fils aussi (quasi inexistantes hormis une période de "pleurs du soir" pendant 1 ou 2 mois). Pour le reste, il a géré mon REF de façon autonome. Pas question pour lui de lui faire lâcher le sein en pleine tétée mais il avait pris le pli tout seul de se retirer quand c'était gênant ou de faire des sortes de pause. Il a aussi très vite compris que quand le lait se mettait à gicler, ce n'était plus la peine de s'embêter à "pomper", ça coulait tout seul ^_^.
Pour Raoudi ce fut nettement plus simple. Déjà, mon REf était moins important. Personnellement je mets ça sur le compte de ma grosse diminution des produits laitiers. Entre temps, pour des raisons éthiques, j'ai véganisé (partiellement) mon alimentation et mon REF était moins important, les coliques de mon fils aussi (quasi inexistantes hormis une période de "pleurs du soir" pendant 1 ou 2 mois). Pour le reste, il a géré mon REF de façon autonome. Pas question pour lui de lui faire lâcher le sein en pleine tétée mais il avait pris le pli tout seul de se retirer quand c'était gênant ou de faire des sortes de pause. Il a aussi très vite compris que quand le lait se mettait à gicler, ce n'était plus la peine de s'embêter à "pomper", ça coulait tout seul ^_^.
Si vous êtes concernées, courage, une fois qu'on connaît
le souci, c'est un pas vers la résolution du problème.
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