Arrivée
à l'âge adulte, je me suis posée la question de
savoir si je voulais réellement être maman. Pourquoi
avoir des enfants ? Et je dois dire que, vu de loin, la vie de
maman, ça ne me parlait pas. Je suis une femme pour le moins
active, qui aime l'art, la littérature, les voyages, aller en
concert, en festivals, les jeux vidéos, faire du bénévolat,
apprendre des langues étrangères, apprendre tout un tas
d'autres trucs, bref : manger la vie à pleines dents. Et
j'avais l'impression que la vie de maman c'était tout sauf
ça : que c'était couches, popote, jeux simplistes,
routine, « casaniérisme »*, abnégation,
énervement, oubli de soi.
*(si
quelqu'un me trouve un substantif valable pour casanier, je suis
preneuse)
J'écris aujourd’hui un article qui me tient particulièrement à
cœur. Il m'a été inspiré par cet excellent
article :
Martine
Herzog Evans, « Féminisme biologique, allaitement et
travail. Une nouvelle forme
d’autodétermination
des femmes », in séminaire Droit des femmes face à
l’essor de l’intérêt
de
l’enfant
La
Revue des Droits de l’Homme n°3, juin 2013
que
vous connaissez peut-être, qui est (malgré certaines
fautes de rédaction) on ne peut plus intéressant et met
le doigt là où l'on a pas l'habitude de le voir posé.
Je vous invite donc, malgré sa longueur, à le lire. Et
ne soyez pas rebuté(e)s par son intitulé foncièrement
universitaire car il est écrit de manière tout à
fait accessible.
Depuis
cette lecture j'ai pour ma part, beaucoup réfléchi à
la question du féminisme et du maternage en général.
Un
des éléments qui a mis le feu aux poudres en la matière
furent les propos de Mme Badinter -forcément ultra médiatisés
– suite à la sortie de son ouvrage « Le Conflit. La
Femme et la Mère » qui s'offusquait que des femmes
souhaitent un « retour en arrière » en
voulant accoucher à la maison, sans péridurale, se
casser la tête avec des couches lavables et faire des purées
maison à leur enfants. Elle évoquait ces pratiques
comme étant imposées aux femmes par une pression
sociale qui les rendaient esclaves de cette image de mère
maternante = mère parfaite.
Je
vous renvoie à cette interview de la dame parue dans ELLE :
C'est absolument édifiant !
Juste
l'intro en dit long :
Dans
« Le Conflit. La Femme et la Mère » (éd.
Flammarion), elle dénonce une évolution dangereuse à
ses yeux : l’influence du naturalisme. Au nom de Mère
Nature, tout un courant proche de l’écologie pure et dure
pousse les femmes à allaiter, à s’occuper de leurs
enfants et donc à revenir à la maison. Ainsi,
l’inégalité professionnelle entre les hommes et les
femmes risque de se creuser davantage, et, à l’arrivée,
c’est l’autonomie de ces dernières qui est en danger.
Oui
mesdames, vous ne rêvez pas, on nous FORCE à nous
occuper de nos enfants !
Ah
ben merde, moi qui pensait qu'on faisait des enfants uniquement pour
les donner à garder et augmenter nos dépenses
quotidiennes !
Il
semblerait qui plus est que pour l'intégralité des
mamans de ce pays, la carrière passe avant les enfants.
(Parenthèse:
En faisant mes recherches pour cet article je suis tombée sur
les propos d'une mère qui m'ont vraiment scotchée :
« Alors
merci Madame Badinter.
Merci d’avoir
dit que concilier travail et vie de famille était épuisant,
merci de rappeler que même devenues mère nous restons
femmes. Merci de dire qu’une femme a le droit sans culpabiliser de
détester l’allaitement.
Merci de dire
que ce retour des femmes à la maison est plus le produit d’une
crise de l’emploi qu’une réelle envie. Merci enfin de
m’avoir rendu ma condition d’être humain et non plus
d’animal primitif, censé avoir le même comportement
que tout mammifère.
Paradoxalement
la lecture du livre m’a déçue : je n’y ai fait
aucune aucune découverte fondamentale. Nous savons toutes que
la « Leche league » est un ramassis
d’illuminées pour qui aucune raison ne doit empêcher
l’allaitement, que sous des couverts écolo le retour des
mères à la maison est un recul pour les femmes, que
laisser son enfant dormir dans le lit parental n’aide pas à
avoir une vie de couple… »)
WHAT
THE F**** ?o_O ?
Je
ne comprenais pas comment cette femme se disant féministe
pouvait se permettre des propos aussi réducteurs, clichés
et méprisants. Je prenais Mme Badinter pour un parangon de la
défense du droit des femmes, je la découvrais les
attaquant vertement, d'une manière dénuée de
lucidité et de tolérance, rejetant d'un bloc tout un
pan du féminisme moderne sur la seule base de sa vision
égotique de la femme. Je me suis sentie attaquée,
humiliée et franchement choquée.
En
fait, je crois que Mme Badinter est une figure du
féminisme des années soixante-dix et son discours
est encore tout à fait porteur des valeurs de l'époque.
(on l'a taxée « d'archéo
féministe », ce qu'elle a bien sûr fustigé
mais moi j'adhère)
Parce
que oui, il y a des féminismes. C'est le point le plus
important que m'a appris le texte de Mme Herzog.
On
a souvent tendance à parler de féminisme tout
court et pourtant, les combats pour les droits des femmes ont été
différents chez nous d'autres pays comme... en Scandinavie
(tiens ! Comme c'est inhabituel!)
Le
féminisme ne date pas des années soixante-dix, j'ai
pour ma part eu la chance de travailler sur la vie de Julie Victoire Daubié, (trop méconnue) – XIXème
siècle. On peut même penser que Jeanne d'Arc (ou son
mythe) est une figure féminisme du moyen age si l'on veut, ou Cléopâtre, la déesse Artémis, bref... C'est pas nouveau.
Mais
les grandes guerres ont accéléré les choses : les
hommes au front, les femmes ont prouvé qu'elles pouvaient les
remplacer dans bien des domaines et dans un monde porté par
les valeurs masculines, elles n'ont plus voulu faire marche arrière
défendant par là même le principe d'égalité
des sexes.
Dans
les 60's, 70's, le mouvement s'est intensifié et médiatisé
sous l'impulsion notamment du MLF, et l'on s'est attaqué à
la question du contrôle du corps de la femme par elle-même,
mettant en question la construction de l'identité féminine
(le fameux « On ne naît pas femme, on le devient »
de Simone de Beauvoir). (bon je schématise à outrance
mais l’intérêt de mon article n'est pas l'histoire du
féminisme non plus)
Bref,
parmi les revendications les plus fortes :
-
Pouvoir travailler, être les égales des hommes dans le
travail
-
avorter
-
la contraception
Alors
entendons nous bien, ces droits acquis sont d'indéniables
progrès sociaux pour la femme, je ne le nie en aucun cas. Je
travaille, j'ai pris la pilule et je suis pour la liberté
d'avorter : je suis ravie d'avoir pu choisir, quand et comment et même pourquoi avoir
des enfants.
Mais
quand on y regarde de plus près : ce sont des combats qui
sont tous orientés sur l'éloignement mère/enfant.
Les acquis sociaux ont été bénéfiques,
mais quand on brandit des slogans qui veulent dire « On ne
veut plus rester à la maison pour torcher des mômes »,
quelle image de la mère on donne là ? On fait le
jeu des valeurs masculines.
« Dans
le temps, on pensait : je ne serai pas, comme elle, bobonne à
la maison. »
Est-ce
que le problème n'est pas là ? Dans la « bobonne »
justement.
Il
aurait été différent de dire, « Oui,
nous sommes des mères, et alors, en quoi cela fait-il de nous
des êtres inférieurs et méprisables? L'humanité
dépend de nous, les hommes que vous êtes ont été
des enfants». C’eût été là
finalement un discours beaucoup plus porté sur des valeurs
féminines.
Certaines
féministes dans d'autres pays se sont battues pour avoir des
congés maternité plus longs, pour pouvoir allaiter au
travail, pour avoir des aides conséquentes pour leur temps
partiel, pour que les crèches d'entreprises se développent.
Pour conjuguer travail et maternage sans que ce soit une plaie
justement.
L'image
de la mère dans une société masculine, c'est
l'improductive, celle qui ne travaille pas, qui torche des marmots à
longueur de journée. Une maman qui « pond »
plus de trois enfants est une dingue. C'est bien sur ces bases qu'on a construit en partie le féminisme français.
Et
surtout, on donne l’image qu'élever des mômes c'est
chiant. C'est pas épanouissant.
Pour
s'épanouir une femme doit avoir un job, un agenda qui
dégueule, faire du shopping, sortir le soir. La mère
épanouie dort sans son bébé, le laisse à
garder pour sortir entre copines, fait tout pour que son enfant ne
devienne pas un pot de colle, un boulet dans sa vie.
Il
faut reprendre le travail au plus tôt, arrêter
l'allaitement à six mois, faire en sorte que son enfant
apprenne quasiment dès sa naissance à se passer de
nous, de notre contact, notamment la nuit,
Il
doit d'ailleurs faire ses nuits très tôt, pour que la
maman puisse reprendre un cycle de sommeil dicté par sa vie
sociale et professionnelle et pas part sa vie de mère.
Elle
doit être mince. Les mannequins que l'on voit défiler
sur les podiums sont tout de même à des lieues des
archétypes des déesses de la fertilité et des
Vénus au large bassin et formes rondes d'autrefois.
Elle
laisse son enfant en garde pour reprendre ses activités
d'avant, prendre du temps pour elle.
Materner
est un gros mot. Materner c'est couver.
L'idée
que l'on puisse s'épanouir précisément EN
élevant ses enfants a disparu du discours dominant.
Alors
évidemment si on doit élever nos enfants à coups
de baffes, de hurlements, de punition, sans les cajoler, sans prendre
le temps, en nous efforçant de les éloigner de nous,
oui, c'est chiant. Puisque tout ce qui fait précisément
le PLAISIR d'être maman est mal vu.
Puisque
l'on va jusqu'à vous dire que c'est faire du tort à
votre enfant (« ne le couve surtout pas trop, sinon il ne s'en sortira jamais tout seul ! »),
que c'est vous faire du tort à vous mêmes (« Si
tu le materne il deviendra ingérable, tu seras l'esclave de
ton enfant! »)
Mais
le maternage, à qui cela fait vraiment du tort ?
-
aux époux : qui n'acceptent pas que madame ait moins de
temps pour eux, qui n'acceptent pas qu'un autre vienne squatter leur
lit, qui n'acceptent pas de voir leur femme avoir une relation
d'amour pur et inconditionnel avec un autre, qui n'acceptent pas
d'avoir à changer leur position pour trouver leur place dans
ce trio où ils ne seront pas les maîtres du jeu, car le
lien mère-enfant leur est étranger.
« Serre-moi fort » de Carlos Gonzalez possède un passage
absolument génial où il évoque le « complexe
du père d'Oedipe » expliquant que la psychanalyse
s'est emparé du mythe d'Oedipe pour expliquer que les enfants
ont des pulsions qui les incite à « tuer »
leur père et coucher avec leur mère (et inversement
pour les filles).
« Mais ce n'est pas ce que nous dit l'antique tragédie grecque. Œdipe n'avait aucun désir de tuer son père ni de se marier avec sa mère. Il le fit par erreur, parce qu'il ne savait pas que c'était ses parents. Quand il connut finalement la terrible vérité, il fut si horrifié qu'il se creva les yeux […].
« Mais ce n'est pas ce que nous dit l'antique tragédie grecque. Œdipe n'avait aucun désir de tuer son père ni de se marier avec sa mère. Il le fit par erreur, parce qu'il ne savait pas que c'était ses parents. Quand il connut finalement la terrible vérité, il fut si horrifié qu'il se creva les yeux […].
Le
mythe d’ Œdipe nous parle plutôt de tout le contraire :
la peur irrationnelle qu'éprouve certains pères de se
voir supplantés par leur enfant dans l'amour de la mère.
Peur qui poussa Laïos à renier et abandonner son propre
fils. Il sema le mépris et récolta la haine, quand il
aurait pu semer l'amour et récolter le respect. […] Pour le
lecteur moderne, […], la morale de l'histoire ne devrait pas être
« Abandonne ton enfant avant qu'il ne te tue »,
mais tout au contraire, « Ne sois pas assez stupide pour
abandonner ton enfant, ou tu te feras un ennemi de celui qui aurait
pu être ton ami si tu l'avais traité avec amour. »
-
aux employeurs : une maman il faut la remplacer, elle peut
prendre un temps partiel, certaines prennent du temps pour allaiter,
elle ne veut plus faire d'heures supplémentaires car elle doit
aller chercher ses enfants, elle a d'autres priorités que son
travail,
-
au commerce : Tout ce qui pallie à la maman se VEND,
ne l'oublions pas ! Une énorme partie de la vision que
l'on a de l'éducation des enfants est basée là-dessus
sans que l'on s'en rende compte.
Quand
ces discours prennent le dessus, qu'ils viennent des femmes ou des
hommes, on enlève aux mères leurs droits. Car si Madame
Badinter semble vivre dans un monde où les mères sont
« forcées » d'essayer de donner le
meilleur à leur enfant (parce que, en fait, on a pas vraiment
envie, apparemment la médiocrité éducative c'est
la clé du bonheur des mamans), moi j'ai l'impression de vivre
dans un monde où les femmes de nos jours se sentent obligées
de ne pas céder à leurs élans de mères :
où elles ne savent plus s'écouter mais s’efforcent de
faire ce que le pédiatre dit, ce que le mari dit, ce que la
sage femme dit, ce que leur propre mère qui a bien intégré
les erreurs de son époque dit.
On
a dépossédé les mères de leur suprématie
en matière d'enfance. Tout le monde sait mieux qu'elles ce
qu'il convient de faire. Aujourd’hui la mère qui prend son
enfant dans ses bras au premier pleur fait sourire ou grincer des
dents. « Elle en fait des tonnes », « Elle
se fait avoir ». C'est vrai quoi : quelle nouille
cette maman qui n'a rien compris, qui se pose en esclave de cet
enfant tyran qui réclame toute son attention !! Pendant
que monsieur patiente pour avoir son câlin.
Mais
QUI n'a rien compris ? Depuis quand fait-on des enfants pour les
laisser de côté ? Depuis quand le rôle d'une
maman est de laisser pleurer un enfant qui souffre ? Car c'est
bien cela dont il s'agit et pas d'un quelconque caprice, le terme
ultime pour justifier le fait que l'on voudrait que les mères
s'occupent moins de leurs enfants. C'est si pernicieux de leur faire
croire que ce faisant elles s'occuperont plus d'elles-mêmes.
C'est faux : elles seront surtout plus disponibles pour d'autres.
Les
voilà épuisées, fatiguées, énervées,
à bout.
Parce,
la société c'est une chose, mais nous SOMMES des
mammifères (comme les babouins et les vaches oui ! Et alors? Les mères babouins sont bien dans leur peau elles ! Sauf quand on leur enlève leurs petits.) et si
les envies sociales des mamans divergent, notre nature animale elle,
est bien présente et inaliénable.
Et
qu'une seule d'entre nous ose me dire qu'elle a laissé pleurer
son enfant sans rien ressentir. Bien sûr certaines finissent
par intégrer le fait que c'est mieux ainsi, que c'est plus
raisonnable, mais ne me dites pas que vous n'avez pas senti chaque
fibre de votre être aller vers votre enfant. Que vous n'avez
pas du lutter ?
Quelle
mère* a repris le travail sans se culpabiliser, sans
s'inquiéter, sans ressentir une gêne à l'idée
de confier son bébé à quelqu'un d'autre ?
Quelle
mère n'a jamais eu le réflexe de prendre son enfant qui
pleure dans ses bras pour faire un gros câlin ?
Quelle
mère n'a jamais été voir « s'il
respirait encore » pendant la nuit, parce qu'elle n'ose
pas dire qu'elle a juste besoin de le voir endormi, de le sentir près
d'elle, de voir sa bouille ?
Nous
sommes programmées pour réagir aux pleurs de nos
enfants, les ignorer ne nous détend pas.
(* Hors problème psychologiques particuliers)
Dire
que de s'occuper de nos enfants c'est de l'esclavagisme c'est une
ignoble vision de la vie.
Nos
enfants sont-ils nos bourreaux ?
E.
Badinter nous dit : "on
est passé de moi d'abord à l'enfant d'abord".
Non
Madame, on est passé de « moi d'abord » à
« nous ensemble »
Certaines
mères ne veulent plus que l'on dissocie le bonheur de leurs
enfants du leur.
Vous
reprochez aux mères de vouloir être ça :
https://chroniquedunemaman.wordpress.com/category/humour/ - allez-y c'est marrant ! |
à la place de ça :
http://www.kmberggren.com/ - matern'art de toute beauté !!! |
Cette
harmonie entre ma vie de femme et ma vie de mère, je la vis au
quotidien.
Je
pense
que si je m'en étais tenue à une maternité
classique, je n'aurais pas vraiment été heureuse en
tant que maman. Malgré tout l'amour que j'ai pour ma fille,
j'aurais fui ma maternité. Vraiment, à vouloir être cette femme parfaite
et épanouie, j'ai souffert en tant que mère. Sauf que mère je le suis, à
jamais désormais. J'ai souffert d'avoir sacrifier ma vie de mère pour
ma vie de femme active, sous la pression de la vision anti-maternage
d'une société régie par les valeurs des hommes, et pas l'inverse !
Aujourd'hui
je m'éclate.
-
J'apprends des choses par la pédagogie que je développe
pour ma fille : comprendre l'enfant c'est juste passionnant pour
moi, c'est comprendre la source de l'humanité. Ils nous
paraissent si fragiles et démunis mais sont aussi tellement
extraordinaires et compétents !
-
j'apprends des choses DE ma fille (oui, oui) : patience,
douceur, relativité, ordre, j'apprends à réapprécier
voire à m’émerveiller pour des choses simples ou
brutes, j'ai appris sur moi. Et je suis plus apaisée, plus zen qu'avant !
-
je m’intéresse à un tas de nouvelles choses : en
histoire, en biologie, en musique, en art, en philosophie,...
-
Je sors beaucoup, je vais voir du monde, je visite un tas de lieux:
une écharpe, le lait est dans le sein, trois couches et c'est
parti. Qui parle d'expédition ? Où ai-je l'air
d'une maman prisonnière de son enfant ? Je sors
d'ailleurs beaucoup plus depuis que je suis maman car j'ai horreur de
rester enfermée avec Minimog à la maison !
-
J'ai puisé dans ma maternité la force de faire ce que
jamais je n'avais osé (monter des projets culturels, satisfaire mon besoin d'écrire,
partager, de mettre une goutte d'eau pour un monde meilleur).
Ma
fille c'est ma force. Je puise en elle l'énergie pour vivre
pleinement ma vie de femme.
Quel
tableau, quel concert, quel livre si merveilleux fut-il me donnera la
puissance positive et l'énergie que je tire au quotidien dans
ses sourires, ses câlins, ses bisous ?
Quel
travail me donnera la reconnaissance que me donne ma fille ?
Quel
pseudo confort serait plus bénéfique à mon cœur
de la sentir contre moi ?
Il
est urgent que les mamans reprennent les rennes de leur maternité.
que l'on respecte leur position et leurs savoirs, leur intuition et
leur place.
Que
celles qui le désirent puissent le faire sans passer pour des
dingues ou des femmes opprimées (pour beaucoup de mères
le maternage n'est pas une oppression mais bien une revendication)
et que celles qui pensent ne pas le vouloir aient d'abord accès
à une meilleure information qui ne va pas les amener de force
hors d'une voie qui pourrait les combler.
Ces
mères qui maternent sans complexe, qui défendent leurs
convictions en matière d'éducation des enfants, parfois
même à contre courant de leur propre conjoint, ces
femmes sont des battantes, des amazones, pas des bobonnes.
Oui
c'est vrai, aujourd'hui on doit en permanence prouver que l'on est
une « bonne mère ». personne ne va
s'inquiéter de savoir si vous êtes un bon époux
pour votre femme, la femme par chance, ne doit plus (encore que)
prouver qu'elle est une bonne épouse, mais on doit toujours
prouver que l'on est une bonne mère.
Oui, mille fois oui, on
peut être une bonne mère en donnant des biberons et des
petits pots, en promenant en poussette et en utilisant des couches
jetables. C'est ce que ma mère a fait avec moi, et c'est une
mère merveilleuse. Mais quand on caricature celles qui font le
choix de materner, celle qui ressentent le besoin de revenir à
la source : ça c'est du sexisme.
Comment
ose-t-on prétendre défendre les droits de la femme
quand on bafoue toute une part essentiel de ce qui fait justement sa
féminité ?
Comment
ose-t-on prétendre défendre le droit des mères
quand on fustigent certaines d'entre elles pour leurs choix (quels
qu’ils soient) ?
Car
on a tendance souvent à oublier que la mère est une
femme comme les autres.
Je vous ajoute ici un lien vers un article écrit par une autre maman qui a rédigé une critique du livre de Mme Badinter avec beaucoup de lucidité (bien que la cohérence de son opinion de « j'ai adoré le livre mais je vais démonter sa crédibilité point par point » m'échappe un peu)
Et
comme l'humour et l'autodérision ne font jamais de mal, je vous conseille le film
« Away we Go » de Sam Mendès, qui
évoque justement la façon d'être parent avec
humour mais aussi beaucoup de tendresse. On y trouve un couple de parents pratiquant le maternage mais qui sont tellement imbus d'eux
mêmes et méprisants qu'ils en deviennent insupportables.
C'est pour moi un des passages les plus drôles du film. Les
termes "continuum" et "hippocampe" m'ont longtemps fait flippé
après ça ^_^.
MERCI. Mille fois MERCI.
RépondreSupprimerTon article résume tout ce que je pense (de Mme Badinter et du reste) et tout ce que je ressens. Ahlala, cette impression de devoir constamment se justifier! se défendre! s'expliquer! argumenter! C'est insupportable.
J'ai choisi de ne pas retravailler depuis la naissance (difficile) de mon petit garçon. Non, bosser ne me manque pas. J'apprends à son contact chaque jour. Son éducation est un challenge qui m'oblige à chaque instant à remettre à plat ce que je sais, ce que je suis; à aller chercher des infos sur son développement, sur ce qu'il me donne à voir, sur ce qu'il partage avec moi, sur ses centres d'intérêts. Evidemment, j'ai moins de temps pour moi car il est encore petit (2 ans et demi) mais grâce à lui, je me sens tellement plus compétente, tellement plus sûre de moi et de mon jugement, et à ma place. Je sais que mes activités "personnelles" reprendront leurs cours au fur et à mesure, le moment venu, quand je me sentirai prête. Pour l'instant, m'occuper de lui à plein temps m'apporte une joie quotidienne sans commune mesure (bah, évidemment il y a de la fatigue, parfois de l'impatience, de l'agacement et oui je suis contente quand le papa rentre le soir et prend un peu le relais), mais honnêtement, c'est une aventure extraordinaire. Je n'échangerais ma place pour rien au monde. Et je ne dis pas ça pour juger les mamans qui travaillent, qui mettent à la nounou, à la crèche, etc. Ce que je veux exprimer, c'est que faire valoir mes choix de mère et de femme a été et est toujours difficile dans cette société française, et que ce ne sont pas mes choix dont je suis fière: c'est le fait de les avoir assumés et de continuer à le faire, malgré les discours comme ceux de Mme Badinter et la pression sociale. :)
Emilie
Pardon, j'ai publié avec le profil de mon mari!!! LOL
Supprimerwaow ! Super article !
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