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lundi 11 juillet 2016

Première année d'école.

" No more pencils
No more books
No more teacher's dirty looks

Out for summer
Out 'til fall
We might not come back at all

School's out forever
School's out for summer
School's out with fever
School's out completely"

School's out, Alice Cooper


Ca y est, Minimog goûte à ses premières grandes vacances et c'est pour moi l'occasion de faire un bilan sur cette sacro-sainte première année d'école.
J'avais tellement hésité à l'y mettre au vu de mes prises de conscience de l'époque et j'avais finalement misé sur l'humain et nous l'avions inscrite.... Et bien aujourd'hui je ne regrette pas ce choix.

Le positif

Je dois dire que mon bilan est vraiment positif après cette année, et en grande partie pour la raison que je sentais : les maîtresses de cette école sont vraiment super. J'en prends conscience régulièrement quand j'échange avec d'autres mamans qui ont des enfants en maternelle: l'école de Minimog est vraiment top.
Et finalement ce n'est pas la pseudo inspiration Montessori des activités qui me plait le plus mais bien un fonctionnement, un état d'esprit général qui règne dans cet établissement.

- un vrai respect de l'enfant : j'ai vu les maîtresses, à l’œuvre elles sont vraiment très sympa avec les marmots (sans jouer à être les copines qu'elles ne sont pas), savent ce que l'on peut décemment attendre d'un enfant de tel ou tel âge et n'exigent pas la lune d'eux. Un jour je suis allée chercher ma fille à l'école et la maîtresse m'a dit : "Aujourd'hui Minimog n'avait pas envie de faire grand chose, elle errait devant le tableau avec sa photo sans savoir quoi choisir.... Bon c'est comme ça, y a des jours on a envie de rien faire, c'est pas gênant". C'est rassurant de réaliser que la maitresse n'attend pas des enfants une motivation factice et sans faille sous prétexte qu'ils ont mis un pied dans un lieu d'apprentissage (chose que même certains parents, même auto-proclamés bienveillants ont du mal à faire....). 
Il fait beau aujourd'hui ? Tout le monde dehors pour des jeux libres toute la matinée ! No stress, on est pas à l'usine.
Une maitresse aussi qui n'attend pas une "sociabilisation" à tout prix et qui ne s'étonne en rien que des gosses de 3 ans ne jouent pas entre eux. Une maîtresse qui accepte qu'au bout d'un an, un des gamins un peu plus sensible ait encore besoin de son doudou pour se rassurer à certains moments. Une maîtresse qui ne se sent pas obligée de rabaisser les enfants pour les faire avancer (genre :"Mais enfin, arrêtes de pleurer, t'es plus un bébé voyons!"). J'ai pu voir la différence avec les remplaçantes qui ne sont malheureusement pas de la même trempe.... 

- une grosse classe mixte divisée en deux. Auparavant l'école comptait une classe par niveau, aujourd'hui il n'y a que deux classes. Ce fut un mal pour un bien puisque les classes ne sont pas surchargées pour autant et du coup, les maitresses et les enfants s'entrecroisent pas mal. Par ex : Maitresse J. fait de la peinture avec les petits et les grands le mercredi pendant que maitresse D. emmène les moyens à la bibliothèque. De la bouche de la maitresse elle-même, les frontières entre les deux classes sont de plus en plus poreuses. Si bien que ma fille côtoie des enfants de tous les niveaux. 
Les enfants sont aussi du coup habitués à côtoyer les deux maitresses et réciproquement. A tel point que nous avons offert des pots de confiture à toute l'équipe pédagogique sans distinction  (je trouve très dommage qu'habituellement les enfants aient à changer d'enseignant tous les ans en maternelle. Au moins ici leurs repères humains sont à peu près fixes). 

- pas d'évaluation négative. Logiquement d'après la maitresse, c'est réclamé par l’éducation nationale depuis cette année mais visiblement certains ont encore du mal (une maman de ma connaissance à reçu le bulletin détaillé en 4 pages de petites croix de sa fille avec comme commentaire "élève appliquée mais trop bavarde" : dernière année de maternelle.....-_-....). Ici ça fait 10 ans que ça s'applique, aussi les maitresses sont carrément convaincues de la chose (et convaincantes à l'égard des parents septiques) et l'évaluation se fait de manière ultra simple et uniquement positive. D'ailleurs je n'ai même pas reçu l'évaluation de ma fille pour cette fin d'année !! (Tant mieux !).
Chose very important : je n'ai jamais eu l'impression que Minimog a le sentiment d'apprendre des choses POUR quelque chose, pour obtenir une récompense ou éviter une remontrance. Elle apprend, point.
Et Dieu merci, je n'ai pas le sentiment qu'elle cloisonne le fait d'apprendre à un lieu précis. OUF !

- une pédagogie ouverte sur le monde. Bien plus que je ne le pensais. Les maitresses ne perdent pas une occasion de transmettre, même pendant le trajet jusqu'à la bibliothèque. J'ai même finalement réussi à m'impliquer en présence de mon fils à l'école et ça plait beaucoup aux gamins. Ce fut même l'occasion pour la maitresse des grands de faire le parallèle entre le portage de Raoudi et celui des mamans africaines dont les dessins ornaient le plafond du couloir. ;-). Tout est une occasion d'apprendre.

- autonomie des enfants : dans la lignée de l'esprit Montessori mais aussi autonomie dans l'apprentissage du vivre ensemble. J'apprécie beaucoup que les maitresses incitent d'abord les enfants à s'expliquer entre eux sans intervenir à tout bout de champ (chose rarissime chez les adultes en général)

Le négatif

- la vie sous stress : ça pour moi c'est le pire : se dépêcher, se lever quand on est fatigué, se forcer à aller au lit quand on a pas sommeil, courir, courir, courir,.... Pour moi c'est juste de la folie d'avoir à imposer ça à nos enfants si jeunes. Ma fille aura d'ailleurs traversé l'année totalement épuisée et bon nombre des accrochages que l'on a pu avoir venaient de là. Je comprends pourquoi la réforme des rythmes scolaires avait créé cette levée de boucliers. L'an prochain je pense que nous resterons à 4 jours: semaine, sauf si Minimog exprime l'envie inverse.

- une ATSEM qui m'agace. Pas celle de Minimog pour cette année et donc l'année à venir puisqu'elle restera chez la même maitresse. Elle n'est pas méchante mais franchement, je lui payerai bien un cursus d'atelier Faber et Mazlich. "Bon alors vous avez pas envie ou quoi ? Ohlala, vous êtes pas rigolos ce matin ! Allez là ! Faites moi des belles constructions !!" [Gnnnnn]. Elle fait beaucoup de bruit, menace beaucoup ("Ou je te mets un coup de pied au fesses" - ben tiens !), est beaucoup trop sur le dos des mômes (15x plus que les maitresses) et me stresse énormément. Je ne sais même pas ce qu'elle fait au sein de cette équipe. J'avoue d'ailleurs que ça me démange de le demander.

- la découverte de la punition. A la base il y a une chaise de retour au calme. Finalement Minimog est revenue de l'école en milieu d'année avec des "Gare!" - "Ou sinon !..." - "T'es punie"..... 
Boooon. Nous y voilà. Passée la surprise (ça dénotait avec mon impression de l'école quand même), j'ai fini par comprendre que c'était l'apanage quasi exclusif d'un seul enfant, que nous connaissons, qui parait "pas facile" quand nous le côtoyons, qui semble "difficile" au quotidien pour ses parents et qui s'avère carrément ingérable en classe (vu et constaté). Et c'est là qu'on se rend compte que l'école n'est pas la solution pour tous les enfants. 
Bon après, c'est la vie, et la vie, ce n'est pas seulement la maison et ses règles. Donc nous avons accompagné Minimog pour qu'elle comprenne qu'à l'école c'était comme ça et qu'à la maison c'était comme-ci. Ce fut long et pas toujours facile et loin d'être fini, mais en fin d'année, on arrive à quelques résultats. En soi, ça ne me gêne même pas : le fait qu'elle soit confrontée au problème nous donne l'occasion de le traverser, de le surmonter et de lui donner des outils pour qu'elle se fasse sa propre opinion. 
Ce fut l'occasion aussi d'apprendre à ne pas mettre des étiquettes sur les gens. Le petit M. a été pris en grippe par beaucoup, y compris par certains parents et a fini par devenir l'élève "méchant". Je rappelle régulièrement à Minimog qu'elle a déjà joué avec lui sans problème et que donc il n'est pas "méchant" même si son comportement à l'école n'est pas acceptable.      

Et Minimog dans tout ça ?

Difficile à dire. 

Quand on nous a rendu son fichier en fin d'année, j'ai été soufflée de voir certaines compétences qu'elle avait développé là-bas et dont je ne soupçonnais pas l'existence à la maison. Dans un premier temps je n'ai pas pu m'empêcher d'être très fière et aussi, de douter d'avoir pu penser que l'éveil libre suffisait. 
Mais finalement.... Nous avions traversé toute cette année sans savoir que ces compétences existaient et on ne s'en ai pas plus mal portées. Ça ne m'a jamais empêché d'être fière de ma choupette, ça ne nous a jamais manqué. 

Et puis je me demande quelle valeur ça a pour elle. J'ai souvent l'impression que tout cela a plus d'importance pour moi que pour elle. Par exemple, je me lamentais que les arts plastiques ne trouvent pas le chemin de son intérêt à la maison où elle fait très peu de dessin/peinture/etc. Mais à l'école elle n'arrête pas ! Sauf que jamais elle ne s'empresse de me montrer ses dessins, ni d'en parler, ni d'avoir envie qu'on les affiche. Une fois réalisés, ces œuvres ne l'intéressent plus. J'ai alors repensé aux propos d'Isabelle Filliozat et je me suis dis que ce qui l'intéressait c'était sûrement la démarche, pas le résultat.

Du coup je me dis que Minimog évolue au sein de deux univers différents, chacun avec leur caractéristiques. Deux univers parallèles qui se croisent peu mais qui la font évoluer de manière complémentaire. 
Et honnêtement, je n'ai pas le sentiment que les travers de l'école l'aient plus abimée que nos propres erreurs et tâtonnements de parents à la maison.  
Si je lui demande son avis, elle dit qu'elle préfèrerait rester à la maison avec maman et Raoudi... Et puis 3 jours après elle me demande quand est-ce qu'elle retourne à l"école et parle de N., de M., d'E., de D. (sa chère D.), et des maitresses, et des ATSEM, et des autres...
Je crois qu'on est bien comme ça pour l'instant, je ne sais pas si c'est l'idéal, mais il n'y a aucune urgence à la sortir de là et je m'en réjouis. 
Je souffle un bon coup : je vais pouvoir envisager les deux prochaines années de manière sereine et préparer doucement l'avenir pour le primaire... 
Carpe Diem, tout va bien ;-)  


5 commentaires:

  1. Merci pour cet article !! j'apprécie énormément son côté équilibré, ni tout blanc-ne-venez-pas-prétendre-que-mon-choix-ne-serait-pas-parfait ni tout noir-j'ai-décidé-de-voir-le-verre-complètement-vide-et-tenez-si-je-tapais-sur-tout-le-monde-c'est-très-in !

    De ce que je lis chez toi (et ailleurs), oui, ça dépend teeellement de l'école / de l'équipe ! L'équipe a l'air extra ... et c'est d'autant plus mis en valeur avec le contraste de l'ATSEM (je ggnnnnnn avec toi lol) 1 ou 2 spécimens du genre en plus et hop, ça bascule...

    question en grande partie hors sujet mais : tu écrirais quelques mots, en réponse ou en article, sur ta chaise de retour au calme, la manière dont tu l'as introduite, machin ? Le concept m'attire mais j'en suis encore éloignée, j'ai besoin de collectionner des exemples concrets pour trouver ma voie...

    merci !!

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    1. Alors pour l'école, oui je suis complètement d'accord avec toi, l'équipe fait beaucoup et l'équilibre est fragile. Honnêtement, ma fille aurait été dans une classe avec l'ATSEM en question et la maitresse remplaçante, sincèrement je crois que je ne laissais pas ma fille à l'école.

      Pour ma chaise, en fait ce n'est pas MA chaise, c'est celle de l'école ^_^. chez nous il n'y a aucun système spécifique du genre "coin de retour au calme" ou "coussin de la colère".
      A l'école, en début d'année, la maitresse nous avait expliqué que quand un enfant commence à faire n'importe quoi, il est mis 1/2 minutes sur une chaise pour se calmer. Bon, en fait, j'ai déjà vu l'ATSEM (ZE ATSEM, encore elle !) envoyer cette fille sur cette chaise en lui disant qu'elle était punie. J'avoue ne pas savoir exactement si cette chaise est une punition ou un simple lieu de retour au calme. Le fait est que, beaucoup de ce qui se passe à l'école m'échappe et je n'en ai vu qu'un petit bout. J'ai le sentiment que ça dépend aussi des personnes du coup....
      Par contre j'ai développé à la maison un outil révolutionnaire pour gérer les émotions et besoins familiaux (avec une plastifieuse et deux feuilles !). J'en parle bientôt. Ben tiens ce sera mon prochain article du coup.

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  2. Oui je confirme, l'équipe et l'enseignant font beaucoup. Ce que tu décris ressemble beaucoup à l'ambiance de l'école que j'ai quitté... pas de livrets scolaires négatifs, aucun retour écrit , juste les croix pour marquer les progrès; un respect de l'enfant, une écoute emphatique ... bref à part des effectifs de dingue chez nous, ça ressemblait à ça!!!
    Des enseignants très à l'écoute ... par contre j'ai un peu plus de mal avec les personnes autres (Atsem, intervenants cantines, périscolaire...)
    Mais comme tu le dis, le principal est le ressenti de nos enfants, s'y sentent-ils bien ? Arrive t-il à faire la part des choses?

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    1. Oui je crois qu'il y a des choses qui moi, me font grincer des dents mais que ma fille accepte très bien. Du reste, la fameuse ATSEM et la remplaçante, ma fille les aime bien.

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    2. Merci pour le prochain article du coup😀
      Pour le fait que les enfants "aiment bien" des gens dont le comportement avec eux est très éloigné de ce que nous souhaiterions, j'aurais tendance à nuancer. C'est tant mieux, le contraire serait un signe alarmant...mais les enfants, dans leur grande dépendance, ont une grande capacité à aimer les gens qui s'occupent d'eux non seulement en dépit d'eux, mais en interna lisant leurs manques (si on me punit c'est que je l'ai mérité etc)
      Personnellement j'en vois les effets avec notre ass mat actuelle : F.l'aime bien, oui, mais le temps passé chez elle le rend plus anxieux, agité...

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