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mardi 5 janvier 2016

Inspiration Continuum 2) Confiance, compétence et sécurité.

Suite de mon expérience continuum, cette fois-ci partant de cette citation : 

"Nous avons déjà vu que la confiance en soi est atteinte après l'accomplissement de la phase dans les bras. Cependant il s'agit d'une phase où le bébé est, il est vrai, constamment en contact avec sa mère, mais, rarement le centre d'attention. il est tout simplement là, dans la vie de la personne qui s'en occupe, ne cessant de vivre des expériences dans l’étreinte sécurisante. Lorsqu'il se sépare du corps de sa mère, qu'il commence à ramper puis à marcher, à 4 pattes, puis debout, elle n'interfère pas dans ses découvertes (elle ne le "protège" pas). Le rôle de la mère est d'être disponible lorsqu'il accourt auprès d'elle ou lorsqu'il l'appelle. Ce n'est pas à elle de diriger ses activités, ni de le protéger des dangers qu'il pourrait très bien gérer seul s'il en avait l'occasion. C'est peut-être cet aspect-là des choses qui est le plus difficile à adopter lorsqu’on veut suivre le continuum. Chaque mère doit faire confiance - autant qu'elle le peut- à l'instinct de survie de son bébé. [...]"

Alors je confirme, c'est le point le plus difficile. Jean Liedloff dans son ouvrage fustige pas mal cette obsession que nous avons de vouloir protéger nos enfants. Pourquoi ? Vous allez voir qu'en peu de mots elle souligne un point important : 

"Plus une mère civilisée prend la responsabilité d'assurer la sécurité de son enfant, plus celui-ci sera dépendant [...] l'enfant surprotégé et faible est un enfant pour qui la prise d'initiative a été constamment usurpée par une mère bien trop attentionnée."

Et vlan !
Cet aspect des enseignements du livre est vraiment hardcore pour nous occidentaux parce que l'auteur évoque des bébés de 2 ans qui jouent avec un couteau dans les bras de leurs mamans, qui s’amusent à 18 mois au bord d'un précipice et qui apprennent le tir à l'arc entre bambins.
Totalement impensable chez nous et pourtant Liedloff assure que jamais un accident n'arrive à ces enfants auprès desquels les adultes n'interviennent pas car ils ont une totale confiance en leurs capacités de survie.

Elle explique au contraire que c'est notre surprotection qui engendre du danger. Dire à un enfant "Attention tu vas tomber !" c'est générer un mécanisme de pensée qui n'existait pas avant et qui va inciter l'enfant à tomber alors que ça ne serait pas arrivé autrement. Mécanisme engendré par la sacro-sainte loyauté des enfants envers leurs parents : "On m'a dit de tomber, je dois tomber" et le parent satisfait :" Ah tu vois, je te l'avais bien dit !". Le même genre de mécanisme qu'évoque Isabelle Filliozat quand elle dit qu'un enfant à qui on rabâche qu'il est timide, ou énervant ou bavard sera tel qu'on le décrit (Cf voilence symbolique de Bourdieu).
On amène aussi l'enfant à intellectualiser quelque chose qui relevait de prime abord de son instinct - C'est le grand fight du livre : l'intellect VS l'instinct (plus profondément : contre le continuum) - et ce faisant on le pousse au doute et à l'erreur.

Ces procédés contreviennent encore une fois à la bonne autonomie de l'enfant :

"Chez les enfants occidentaux, le mécanisme permettant de veiller sur soi ne fonctionne que partiellement puisqu'une grande partie de cette tâche est prise en charge par les adultes."

Tout cela m'a paru censé aussi j'ai tenté avec Minimog. Je suis allée loin je dois le dire, aussi loin que je pouvais me le permettre à moi-même comme de laisser Minimog courir le long d'une route de grand passage voiturier sans qu'elle me soit en vue (avec des sueurs froides que j'ai ravalé, je vous l'avoue).
Et, j'ai toujours eu pour habitude spontanée (que mon mari déteste d'ailleurs) de laisser Minimog expérimenter presque tout par elle-même et de n'intervenir que si il y a vraiment un problème. Du coup ma fille utilise des ciseaux, des couteaux (soft), des épluches légumes par exemple depuis son plus jeune âge. N'en déplaise à mon époux, nous n'avons eu qu'un seul accident à déplorer avec l'épluche légume : Minimog s'est coupée au bout du doigt (un jour où son père, présent, avait exprimé sa crainte de façon péremptoire CQFD). Sans gravité même si c'était assez moche et que ça saignait beaucoup. Pour mon mari c'était la preuve que ma fille était trop jeune pour s'en servir et qu'il fallait désormais l'en empêcher. Pour moi, c'était la priver de tirer parti d'une expérience et de lui permettre d'avancer, tout en lui donnant le sentiment humiliant que c'est une incapable. J'ai donc fait consensus : l'éplucheur n'est plus en libre service mais je lui ai remis à disposition à sa demande.

Et je vous le donne en mille : plus aucun accident.

Parfois cela nous semble insensé, irresponsable. Avez vous déjà croisé en pleine zone commerciale voiturière des gamins qui se promènent sans aucun adulte alentour où c'est parfois une gosse de 7/8 ans qui se promène seule avec un bambin en poussette ? En général, cela veut dire qu'il y a un camp de gens du voyage pas bien loin. Il fut un temps où je me disais qu'ils étaient dingues. Pourtant ils aiment leurs enfants autant que nous, non ? Aujourd'hui je vois les choses autrement.
J'ai moi-même eu droit à mon lot de remarques parce que je ne donne jamais la main à ma fille le long des routes et que je la laisse courir si elle veut. Mais j'ai tellement confiance en elle sur ce point. Je sais qu'elle est consciente des dangers et qu'elle ne risque rien*. Alors sont-ce des peurs justifiées que nous transmettons à nos enfants ? D'ailleurs combien de fois ai-je entendu des parents raconter des bobards aberrants à leurs enfants pour justifier les interdits : du genre "si tu ne viens pas je te laisse là et le loup viendra te manger !" (les "mensonges éducatifs"... Vaste sujet....); obligés d'inventer une peur factice pour justifier une crainte dont les parents eux-mêmes ne peuvent prouver les fondements.    
(bon je m'arrête là, je laisse le débat ouvert aux commentaires, je gage qu'il y en aura)

Pour moi c'est en effet Minimog elle-même qui sait si oui ou non, elle est en capacité de faire telle ou telle chose. Depuis qu'elle est toute petite, elle n'a jamais pris de risque inutile. Je me rappelle d'un jour où je l'ai surprise en train de grimper nos escaliers d'accès au jardin, j'ai hésité à intervenir et finalement je l'ai fait. Évidemment c'est au moment où elle m'a vu et ressenti mon angoisse qu'en effet, elle est tombée. Par la suite je l'ai toujours laissé faire, en restant pas loin et disponible mais sans intervenir outre mesure et elle a fait tous ces apprentissages moteurs sans aucune casse. 

Or nous avons pris l'habitude de décider à leur place de quoi les enfants sont ou non capables, et nous réagissons en fonction de nos propres critères. L'auteur met d'ailleurs en exergue les dangers des réactions négatives comme positives.

"Les procédés familiers de louange ou de blâme jettent le désarroi parmi les intentions des enfants, surtout des plus petits. Lorsqu'un bambin fait quelque chose d'utile, s'il s'habille lui-même, nourrit le chien, ramène un bouquet de fleurs des champs ou fabrique un cendrier en terre glaise, rien n'est plus décourageant pour lui qu'une expression de surprise envers son "bon" comportement. Des exclamations du genre "Oh ! quelle gentille fille !", "Regarde ce que Gregory a fait tout seul !"... impliquent que son comportement social n'était ni attendu, ni caractéristiques de lui, ni habituel.".

Cela aussi est très à l'encontre de nos pratiques qui visent à décourager les mauvais comportement et encourager les bons. Personnellement, je ne m'empêche pas de dire à ma fille que je suis fière d'elle quand c'est mon sentiment, ni de la remercier quand elle fait quelque chose d'utile ou de généreux pour moi. Mais j'essaye le plus souvent de valoriser à quel point c'est un bienfait pour ELLE et non pour moi qu'elle sache maitriser telle ou telle chose.
C'est aussi un principe qui est fréquent dans les courants de bienveillance parentale que de préférer décrire et commenter ce qu'a fait l'enfant plutôt que de lui dire "c'est bien / c'est beau" - manichéen, binaire et arbitraire. L'exemple type c'est le dessin que l'enfant nous présente et pour lequel on s'extasie d'un "Ooooh qu'il est beau !" avant de l'afficher sur le frigo sans lui avoir vraiment jeter un regard. A cette attitude on peut préférer commenter ce que l'enfant a dessiné ("Alors, tu as dessiné... une chenille bleue sur une feuille, et c'est ça c'est une petite fille ? Oh mais c'est la chenille d'Alice !"), ce qui est plus valorisant pour lui / elle et montre un vrai intérêt.  

Bref, tout est question de confiance et de compétences naturelles et qui se raccorde pour moi au fameux "esprit absorbant" de Montessori.

MAAIIIISSSS, encore une fois, il convient de modérer tout cela à mon sens vu les différences d'environnement dans lesquels grandissent nos enfants. Non pas que la jungle amazonienne soit plus sûre que la jungle urbaine mais pour vous donner un exemple, J. Liedloff dit avoir vu des enfants de deux ans s'occuper entièrement d'un bébé. Pour ma part, je n'ai pas laissé d'emblée cette marge à ma fille avec son frère, même si elle était très volontaire. Tout simplement parce, contrairement à un bambin yekwanas, Minimog n'avait pour ainsi dire jamais vraiment vu quelqu'un s'occuper d'un bébé ! Mais je l'ai laissé s'impliquer au maximum et voilà qu'un mois après alors que je prenais ma douche, Minimog avait entièrement déshabillé son frère pour son bain, de façon très correcte et elle l'a même porté et reposé sur son coussin de même (en ma présence cette fois, je suis resté aux encoignures mais je n'ai pas eu à intervenir)**.

Je finirai sur un court passage du livre qui m'a néanmoins beaucoup marqué où l'auteur écrit ceci :

" Une des conséquences les plus étranges de la perte de foi dans le continuum réside dans le pouvoir qu'ont les adultes de faire fuir leurs enfants."

Elle donne l'exemple des mamans qui promènent leurs enfants dans les parcs de jeux et qui passent leurs temps à courir après leurs bambins en proférant toute une kyrielle de menaces et en passant leur temps à surveiller qu'il ne sortent pas de la zone définie et jugée sécuritaire.
A l'inverse, les mamans yekwanas ne prennent jamais l'initiative de veiller à ce que leurs enfants les suivent car elles savent qu'instinctivement, un enfant ne s'éloignera pas de sa mère de lui-même en milieu hostile. Elles se contentent de marcher à un rythme que l'enfant peut suivre mais c'est à lui/elle de se manifester quand il a un problème. Encore une fois, elles se contentent de vivre leur vie en étant simplement disponibles pour l'enfant si il/elle en fait la demande.
C'est aussi un principe que j'ai appliqué à la maison et il fonctionne très bien. D'ailleurs j'ajoute qu'il m'enlève un stress énorme puisque je ne passe pas mon temps à lui dire où elle doit aller et ce qu'elle doit faire - quand j'ai la patience de le faire, j'avoue que parfois avec le stress et la fatigue, les mauvaises habitudes reprennent le dessus.

J'ai réalisé avec cet aspect du livre, qu'en effet nous étions une civilisation hyper protectrice avec nos enfants. 

Enfin mon conseil reste le même : si mes articles vous parlent ou suscitent votre curiosité, lisez le livre.



* il est arrivé que certains jours, la fatigue et le stress la mettant en mode "casse-bonbon" elle fasse n'importe quoi, auquel cas je rassure tout le monde : j'interviens.

** voir sur facebook quelques vidéos de ma fille de 3 ans en train de changer intégralement son petit frère. Je n'arrive pas à mettre de vidéo ici. 

7 commentaires:

  1. Cela me pose un peu question. Les enfants ont-ils toujours réellement le sens du danger ??? Je suis bien d'accord que de manière générale on surprotège les enfants et on a trop souvent tendance à faire à leur place. Pour ça je dois dire que je ne suis pas d'un naturel stressé, je laisse faire pleins de choses à mon garçon qui font faire s'évanouir les autres de frayeur (escaliers, couteaux, escalades diverses, tests d'équilibre,...), et ça lui arrive de tomber, mais ça reste relativement peu souvent et peu grave.
    Mais une fois (je m'en souviendrais toujours...), on a été chez des amis chez qui il y avait un étang, avec des dalles de couleurs différentes sur tout le contour. Et il s est amusé à marcher le long de ces dalles pendant de longs moments (il devait avoir 18 mois), puis il jouait à autre chose, puis revenait au bord de l'étang, de plus en plus près à chaque fois, avec de temps en temps des petites pertes d'équilibre où il remuait des bras mais où il se rattrapait. Là, comme toi pour la route j ai eu des sueurs froides, en me répétant intérieurement "il sait ce qu'il fait, il n est pas fou, s'il y va si près c est qu il est sûr de son coup". Jusqu'à ce qu'il finisse par tomber dedans !!! J ai bondi et l'ai récupéré immédiatement, les autres m ont rassuré en disant qu il n était resté que quelques secondes dans l'eau tellement j ai vite réagi, mais je me rappelle encore, je me suis mise à trembler, j'en ai pleuré tellement j ai eu peur ! Lui par contre n a pas eu l air traumatisé du tout, il est vite passé à autre chose, souriait,... Par contre depuis il ne s'approche plus aussi près des points d'eau ;)
    Voilà depuis quand j estime que le danger est trop important je lui dis la limite en lui expliquant pourquoi. Pcq je m en voudrais trop si il lui arrivait quelque chose qui était facilement évitable. Mais tout est relatif bien sûr : une bosse, une coupure, un coup,... ce n'est pas grave en soi, s'il avait été plus grand ça aurait été moins grave aussi, mais je préfère ne plus prendre de risques inutiles :/

    Et par contre pour les "bravo" ou les "c est super" je comprends la pensée de l auteure mais chez moi ça sort tout naturellement quand mon garçon fait une nouvelle acquisition ou qu'il fait quelque chose de bien tout simplement :D

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    1. A mon avis, mais je peux me tromper, comme je le mentionne dans mon article la différence vient du vécu de l'enfant. Un enfant qui est baigné depuis son plus jeune âge dans des eaux courantes et qui voit depuis sa naissance le comportement des autres face à l'eau n'aura pas le même comportement qu'un enfant qui découvre une piscine pour la première fois ou peu s'en faut). De même, je ne pense pas qu'un petit yekwana se comporterait d'emblée comme il faut à côté d'une route de forte fréquentation alors qu'à contrario, la plupart de nos enfants comprennent d'emblée qu'on ne marche pas sur la route mais sur le trottoir. En général, la seule chose qui motive un enfant à aller sur la route c'est un centre d’intérêt très fort (le ballon, un animal, etc.)
      Ceci dit pour moi, laisser faire l'enfant ne m'empêche pas d'être là pour réagir en cas de danger, comme tu l'as fait. Quand ma fille a décidé de faire l'équilibriste sur le muret du parc, au début j'étais à côté d'elle, ce n'est que quand j'ai eu la certitude qu'elle maitrisait que j'ai cessé de l'accompagner. Mais je n'ai jamais réagi en lui disant "c'est trop haut" - "tu vas tomber" - "tiens moi la main". Pareil pour la route, la confiance que j'ai en ma fille est aussi le fruit d'un apprentissage des dangers potentiels. Mais apprentissage qui a consisté à lui expliqué les choses et lui montrer comment faire et pas en la cloisonnant par un "tiens moi la main" qui n'apprend rien et assiste l'enfant (sans compter les batailles puisque cloisonner un enfant en extérieur c'est aller contre leur nature). Et puis tu l'as dit toi même : cette erreur a servi d'apprentissage à ton fils... Et à toi surement pour voir où se situe la compétence de ton fils.

      Quand à l'approbation, évidemment qu'on peut féliciter nos enfants et leurs dire qu'on est fiers d'eux ! Ne serait-ce que parce que notre société fonctionnant ainsi, c'est notre façon de faire et nos enfants attendent ces marques d'approbation je pense. On a quand même le droit d'être fiers d'eux ! ^_^Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre, toutes ces lectures ne sont que des inspirations. C'est toujours pareil, c'est l’excès qui est néfaste. Et puis un "Bravo !!" qui sort du coeur d'une maman émerveillé n'est en rien comme un "Bravo, c'est bien" qui sert de carotte éducative, qui est intéressé.

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    2. ***Un enfant qui est baigné depuis son plus jeune âge dans des eaux courantes et qui voit depuis sa naissance le comportement des autres face à l'eau n'aura pas le même comportement qu'un enfant qui découvre une piscine pour la première fois ou peu s'en faut). De même, je ne pense pas qu'un petit yekwana se comporterait d'emblée comme il faut à côté d'une route de forte fréquentation alors qu'à contrario, la plupart de nos enfants comprennent d'emblée qu'on ne marche pas sur la route mais sur le trottoir.***

      Je n'avais pas vu les choses comme ça, et maintenant que tu le dis ça me paraît vmt logique :) merci

      ***Ne serait-ce que parce que notre société fonctionnant ainsi, c'est notre façon de faire et nos enfants attendent ces marques d'approbation je pense.***

      C est ce que je pense aussi ;) et puis ça me vient tout naturellement et ça part d une bonne attention. Comme tu dis, ça ne sert à rien de faire tout au pied de la lettre sans que ça nous parle ou si on ne le sent pas :)

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  2. Je pense que le raccourci "un enfant sait de lui même" est faux. Un enfant apprends. Si ils vivent au bord d'un cours d'eau, ses parents lui auront fait découvrir cet élément en même temps que le sol pour marcher. Ils lui auront appris. Mais un jeune enfant élevé en pleine savane dans la liberté et la confiance la plus totale se noiera quand même si un jour, on le place près de l'eau qu'il ne connait pas.

    Ça peut donner l'illusion d'une liberté, mais la maman repêche quand même son nourrisson qui barbote librement pour qu'il puisse reprendre son souffle. Il y a toujours la main d'un adulte prête à sauver l'enfant du danger.


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  3. Bonsoir Hëlëne,

    ça y est, j'ai enfin lu ce livre que j'avais pourtant eu en mains durant ma première grossesse (il y a presque 3 ans) mais dont la couverture ne m'attirait pas du tout...dommage de ne pas l'avoir lu à ce moment-là. Le bon côté est que j'ai cheminé seule mais dans la bonne direction et que j'ai appris par moi-même les leçons que Jean Liedloff donne dans cet ouvrage. Aurais-je compris tout ce qu'elle explique avant d'avoir des enfants? Pas sûre...
    Bref, ce livre est une belle révolution dans ma vie. J'ai l'impression qu'il concentre tout ce que je pressentais sur des tas de sujets:
    -oui, il existe des bébés quelque part dans le monde qui ne pleurent pas, contrairement à ce qu'on nous dit toujours "un bébé, ça pleure". Il pleure, oui, mais parce qu'il lui manque quelque chose. Et il n'y a pas que la faim ou la couche, il veut sa maman (ça, je l'ai appris grâce à mon fils) et non, ce n'est pas un câprice contrairement à ce qu'on nous fait croire.
    -oui, les tribus ont gardé des connaissances que nous avons perdues. Ils sont, à mon sens, bien plus évolués que nous. Un peu d'humilité nous permettrait d'entrevoir tout ce que nous avons à apprendre de ces peuples...
    -oui, vivre ensemble en petites tribus nous permettrait de palier à la solitude si souvent ressentie pas les jeunes mamans. Partager nos façons de faire, imiter les autres mamans, retrouver confiance en ce que nous faisons, rire, cuisiner ensemble et laisser nos enfant jouer ensemble...voilà la solution!!!

    Donc voilà, je me lance, notre famille se lance dans la création d'un éco-hameau avec une petite tribu de gens partants dans la même direction avec l'aide de Pierre Rahbi et ses oasis (je ne sais pas si tu connais mais il simplifie la tâche de ceux qui souhaitent se lancer dans ce genre de projet). Pour moi, plus de retour en arrière, je voulais fonder une école mais un village c'est encore mieux et les enfants apprendront la vie avec leurs parents pas dans une salle de classe blanche et vide de sens...

    Comme tu peux le lire, ce livre a vraiment chamboulé ma vie ou plutôt m'a conforté dans les choix encore timides que je faisais jusqu'à présent.
    Il y a encore tant à dire sur les potentiels qu'apporte Jean Liedloff et j'aimerais beaucoup partager avec toi à ce sujet de vive voix, comment pourrions-nous faire? Organiser des rencontres partages? J'habite loin mais je vais essayer de mettre cela en place pour que nous ne soyons plus seules avec nos doutes...
    Merci de m'avoir redonné envie de lire ce livre!
    -Claire-

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    1. Ah la couverture.... ils ne pouvaient pas faire pire je crois. ^_^
      - oui il existe des bébés qui ne pleurent pas. Raoudi ne pleure quasiment jamais. Je crois ne pas l'avoir entendu réellement pleurer depuis.... je ne sais même plus. Hormis des pleurs du soir les 2 premiers mois, n'en déplaise à Solter, mon bébé ne pleure pas et je ne crois pas que ce soit mauvais signe.

      J'ai entendu parler des MOOC des colibris pour fonder des oasis oui. Malheureusement pour nous, ça arrive un an trop tard... L'an dernier nous avions dans l'idée de chercher du côté de l'habitat collectif (pas à l'échelle d'un village néanmoins - juste Charlie et moi), j'avais même visité quelques logements en ce sens. Mais la vie de Charlie a pris une tournure compliquée et on a continué seuls, et on a acheté notre maison en octobre. Si ce MOOC était sorti l'an dernier je pense que me je serais jetée dessus mais là, difficile pour nous de nous dire qu'on abandonne notre projet tout neuf. Peut-être le regretterais-je un jour...
      Je pensais faire de ma maison un endroit qui soit le plus collectif possible, un lieu de partage, mais les gens ne pensent pas comme ça. Et puis ça ne vaut pas un village entier.

      Mais tu sais moi je viendrais bien visiter votre éco hameau avec plaisir !!! Tu es dans quel coin. Je cherche justement un lieu de vacances pour cet été ;-)

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