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samedi 5 novembre 2016

Obéissance et responsabilité : quelques éclaircissements.

Suite à mon premier article sur le sujet susnommé, j'avais eu quelques retours par commentaires qui avaient donné lieu à des discussions (et tant mieux !). C'est pourquoi j'avais rebondi sur les remarques qui m'avaint été faites pour préciser certains points.


Je tiens d'abord à éclaircir un point crucial : mon article n'a pas vocation à inciter à la désobéissance systématique des enfants. Le fait que j'ai introduit mon propos par l'exemple de la désobéissance civile a semble-t-il brouiller quelques pistes.
Ce que je souhaite partager c'est l'idée que pour moi, l'obéissance aveugle n'est pas la clé pour tendre vers un monde meilleur. Mais ce dont je parle ici c'est une désobéissance responsable (et ce quelque soit l'âge - parce qu'il y a des désobéissances d'enfants qui sont responsables et des désobéissances d'adultes qui sont d'une bêtise à pleurer) .

J'insiste là dessus car il n'est pas question pour moi non plus de dire qu'il faut qu'un enfant fasse ce qu'il veut quand il veut, et qu'il ne doit pas y avoir de règles. La responsabilité inclut intrinsèquement de fait de suivre des règles. La différence c'est qu'on les suit car on sait qu'elles participent au bien commun et à la vie en société. La responsabilité c'est d'ailleurs aussi de savoir suivre des règles contre la masse pour le bien commun (ex : il y a 50 personnes qui traversent au feu rouge mais moi je choisis d'attendre le feu vert coûte que coûte – en soi 1 personne de plus ou de moins ne changera rien, mais si j'estime que le respect des règles de circulation routière participe au bien commun, je fais le choix en mon âme et conscience de suivre cette règle jusqu'au bout).
Mais cela inclut aussi de savoir dire « non » à bon escient. Et ceux qui ont de grands enfants me rejoindront peut-être dans l'idée qu'il arrive qu'un enfant vous dise après une remontrance -d'où qu'elle émane - « ce n'est pas juste », et que ce soit vrai.
Et je pense d'ailleurs que de responsabiliser nos enfants, à long terme, les aidera à suivre les règles de bien commun car, libérés d'un sentiment de frustration trop grand, ils tendront sûrement moins vers la provocation à outrance et tous azimuts que pratiquent certaines personnes qui ont été trop brimées.

J'insiste aussi sur le long terme. Je ne pars pas du postulat qu'un enfant est par définition responsable. Encore une fois, ne confondons pas le fait de ne pas rechercher l'obéissance avec le laxisme éducatif. Il s'agit de lui apprendre à être responsable. Je parle ici d'un cheminement, d'un objectif, pas d'un état de fait.

Comme l'ont dit certaines personnes, et je les rejoins sur ce point, il y aura toujours des règles au sein d'un foyer sur lesquelles il n'y a pas à transiger. Je ne vais pas attendre que ma fille comprenne la portée de son geste pour lui interdire de me frapper. Pour ces règles là, j'attends une coopération immédiate et sans concession. Mais la différence sera dans le comment je fais passer cette règle (et pour cela je vous renvoie à cet article-ci).
J'ajouterai sur ce « comment » que parfois ce qui tient de la règle quand on cherche l'obéissance, relève de la valeur quand on cherche la responsabilité. « Ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse » : c'est l'une des maximes que mes parents m'ont inculqué maintes et maintes fois et qui dirige ma conscience aujourd'hui. Cette phrase ne dit pas comment on doit se comporter, ce que l'on doit faire ou ne pas faire, cette phrase aide seulement à garder à l'esprit une idée qui va diriger nos actes envers autrui, pour que ces actes soient emprunts de respect et de conscience. La façon dont vous allez l'appliquer vous appartient. Suivre cette maxime (comme sa consœur : « la liberté des uns commence où s'arrête celles des autres) n'a rien à voir avec l'obéissance, elle a à voir avec la responsabilité. C'est pourtant une règle de vie.

Quant aux questions sur notre responsabilité en tant qu'adulte, au sein d'un monde qui ne nous laisse pas toujours le choix: je pleure avec vous les amis, sur le nombre de choses que nous faisons au quotidien et qui nous obligent à nous asseoir sur nos convictions et non, je n'ai pas de solution miracle, sans quoi je serais prix Nobel de la Paix. Je me sens souvent comme vous : impuissante.
Ne soyons pas naïf, la vie est faite de moment où de toutes les solutions, nous choisissons seulement la moins pire. Mais si la perfection n'est pas de ce monde, pour autant est-il vain de la rechercher ? Encore une fois, le chemin n'en vaut-il pas la peine, même si l'objectif ne sera jamais atteint ?
Le fait que vous ayez cette conscience n'est-elle pas déjà le fruit de votre responsabilité ? Même si vous n'avez pas les moyens de l'appliquer.
Je vous propose quelque chose : essayons de changer le monde en aidant nos enfants à devenir responsables : et par « responsables » j’entends conscients, altruistes, bienveillants. Ils sont le monde, ils appartiennent à ce monde. Faire en sorte d'offrir au monde un adulte pétri de valeurs et de respect, nourri de votre confiance, de votre écoute, de votre présence, quand ce monde vous dit qu'enfant, il faut le laisser pleurer, que c'est pas grave si vous le frappez, qu'il faut le punir, brimer ses caprices, lui refuser vos bras, n'est-ce pas là chers parents, votre plus bel acte de désobéissance ?

4 commentaires:

  1. Eh mais en voici des articles qui ressortent pile au bon moment! Je crois les avoir lus y a un bail mais là, après tout mon cheminement récent, je suis ravie de me replonger dedans, ça me permet de reformaliser tout ça... et m'épargne l'écriture de billets semblables 😀

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    1. A vrai dire, ça m'a fait du bien de me relire moi-même. ^_^

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    2. Hihihi. Je vois TELLEMENT de quoi tu parles...

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  2. Merci pour cette conclusion si belle... Oui, on changera pas le monde entier d'un coup comme ca, mais on le rendra moins pire et c'est déjà pas mal !

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